La forêt s'apprivoise avec des promenades
Evitons les lieux où Dionysos et ménades
Dit la légende, envenimèrent l'incartade
Les Bacchanales ne sont pas de ma balade
J'ai fermé mes rideaux sur l'insatiable nuit
Elle me fait croire un rêve incessant qui nuit
Les sommeils malheureux fournissant grands ennuis
Quand l'âme est prise au fil des Mille et Une Nuits
Pour aller en forêt je traverse un village
Tout y dort encore ainsi qu'au siècle volage
Où libertins vivant en de très vieux châteaux
Prenaient d'assaut Paris ville conquise tôt
Un sentier caillouteux me mène en la clairière
Je salue les bêtes croisées sur mes arrières
Et m'enfonce au profond des arbres centenaires
Où vit un vieil ermite une boule de nerfs
Il m'enseigne, certains jours qu'il a bonne humeur
Qu'un village n'est qu'un ramassis de rumeurs
Que je devrais quitter ces lieux pour la grand' ville
Ou bien devenir, tel lui, l'être le plus vil
J'ai voulu être moine en ma jeunesse pieuse
Mon âme a failli devant les beautés copieuses
Que nature et femmes instillent aux hommes faibles
Il nous faut déités qui deviennent célèbres
Chaque matin l'aube dore tes yeux si gris
Ma femme adorée dont long temps je suis épris
Mon cœur solidaire dit que tu n'as de prix
Mais à t'aimer je cherche encor ce qui me pris
Me détournai-je du monastère et, content
Décidai de vivre toute joie, en escomptant
Que tu m'offrirais ces joies combien plus entières
Ou fus-je vaincu par ta beauté tant altière ?
Les branches des arbres s'agrippent à mes bras
Comme si la forêt me voulait, embarras
Impromptu de rompre tous mes vœux d'ermitage
Pour vivre un bonheur intense avant mon vieil âge
Un chêne m'a souri par ses feuilles vibrantes
Agitées des vents fous qui règnent et inventent
Des rumeurs de hameaux aux oreilles contentes
Eux, susurrent les mots des déesses clémentes
Mon plaisir d'un jour va s'achever en déroute
L'ermite étant absent, je n'ai croisé que doutes
Sur ma condition d'homme apeuré de déchoir
Vite, rentrons ! Le ciel laisse ses beautés choir !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Nature
Publié le 11/07/2020
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magnifique fascinant superbe bon courage!amitiés:) | |
romantique |
En cette forêt, mots poétiques disent les maux du coeur, et votre poème trace un sentier qui mène à un ermitage qu'on peut bâtir en soi en se s'isolant loin de l'agitation du monde, à l'abri des hauts arbres et des fourrés. La forêt, un monde qui nous offre un refuge de solitude et d'introspection, où l'on trouve la force de regarder en soi-même. Vous avez su le dire avec sensibilité et intensité dans ce poème, merci beaucoup à vous. Avec mon amitié vive :) |
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Matriochka |
Sublime balade ! Car avec une telle poésie l'évasion est une véritable imbricatiin des sens dans le monde qu'elle décrit de de ce voyage au sanctuaire du bois , la narration rejoint le conte de mille et un destins , ceux qui ont parcouru les lieux et que l'arbre ce chateau des émotions garde en lui et qu'il nous délivre par senteurs présentes, ombrages ou vibrations au moment de notre passage... Grand bravo à toi Georges pour cette invitation aux rêves vivants ! |
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Yuba |
Ne serait-ce que pour ce chêne qui vous a souri, la sortie valait la peine. Il se cache dans la forêt d'innombrables sources de réconfort, et je partage ce qoût qui est le vôtre de la compagnie des arbres, dont j'ai pu maintes fois éprouver la puissance "fondatrice". Il semble que cette forêt où vous marchez soit aussi celle de vos pensées et émotions, où on entrevoit tumulte et angoisses ... Aussi vous adressé-je mes encouragements les plus amicaux. |
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Ombrefeuille |
Bonsoir, Comme le souligne magnifiquement Ombrefeuille, deux Lectures sous ces Mots : Cet Instant de Grâce d'entrer en Forêt, d'y faire Rencontre .. Mêlé à ce Chemin Intérieur, cette Autre Vie vécue .. Quelle Plume ! Lys.. |
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Lys-Clea |