La grève a des rebords festoyés d'un bon sable
Voisine de la mer qui longtemps la recouvre
Par la marée survient l'édredon inlassable
Amoureuse à sa berge liée, en elle s'ouvre
Un moment de stupeur quand, par un froid très vif
Un nageur d'aurore veut goûter la rosée
D'écume suspendue jusqu'au sommet de l'if
Derrière les dunes, et qu'il est arrosé
Ivre de vivre, il court sur la nouvelle plage
Un bord de monde invite à y noyer ses peines
Mais la froidure est grand et, jusqu'aux cartilages
Surprend ce voyageur venu du loin des plaines
Transi, il tangue entre deux eaux, rejoint la rive
Heureux d'être encor là, non gisant en fond d'eau
Il rejoint la grève accueillante à qui arrive
Sans rame, à franchir la mer muni d'un roseau
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Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Nature
Publié le 06/12/2019
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Commentaires
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Posté le 06/12/2019 à 09:00:12
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et je suis sur la grève gisant sur mon radeau de rêve échoué aux abords ;;;;;;; |
marinette  |
Posté le 06/12/2019 à 11:01:34
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Ahahah la grève & la grève... bien vu Georges, ce trompe l'oeil est ravissant. Merci ^___^ |
Ombellune  |
Posté le 06/12/2019 à 11:59:52
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merci pour le partage |
megapdg  |
Posté le 06/12/2019 à 13:26:07
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Une grève aux heureux abords Qui se lit le dos bien callé Pour profiter de la journée Repos cadeau donné par la grève ...enfin l'autre ! Lol Grand bravo à toi Georges ! |
| Yuba |
Posté le 06/12/2019 à 17:38:49
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félicitations georges amitiés:) |
| romantique |
Posté le 06/12/2019 à 19:32:43
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Beaucoup de francais qui font ou non la grève ont le sentiment d'être sur la grève ! C'est une brève de comptoir ! |
| CRO-MAGNON |
Posté le 06/12/2019 à 19:33:40
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Ahahah, le com d'Olivier me fait marrer; merci pour le sourire Cro-Magnon ! |
| Ombellune |
Posté le 06/12/2019 à 20:09:25
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Marinette, Marine, Mega, Assia, Sylvain et Olivier : mille mercis à vous de concevoir avec moi cette grève-là ! Je suis si heureux de vos compagnies réchauffant mon cœur refroidi par un climat pas très océanique, sans Gulf Stream en tout cas ! Passez une bonne soirée. |
| jacou |
Posté le 06/12/2019 à 22:29:04
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A la seule lecture du titre, en ces jours de conflit social, on s'attend d'abord à une grève qui n'a rien à voir avec les bords de mer ;) Ce poème... très rafraîchissant!... me fait penser à une coutume russe qui consiste à aller piquer une petite tête dans la mer Baltique en plein hiver (ou un lac ou une rivière, avec effort du trou dans la glace d'abord), sans avoir nullement l'intention d'en finir avec la vie mais pour se donner un bon coup de fouet bien vigoureux. Sur ce plan-là, j'avoue n'être pas russe du tout, mon côté gaulois se rebiffe en s'écriant: "Ils sont fous, ces ruskoffs!" :D (ça se voit que j'ai lu le dernier Astérix récemment!) Votre poème, à l'écriture enlevée, nous donne également une vigueur toute poétique, je me le garde en favori, celui-ci aussi ;) Amicalement et poétiquement :) |
| Matriochka |
Posté le 06/12/2019 à 22:33:59
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C’est beau ! Somptueux même ! Comme un sixième continent vers lequel on n’avait pas pensé à aller et où on découvre que la mort est annoncée. La mort des océans, la mort de la beauté mais aussi la mort de l’espèce. Alors on est effondré parce qu’on ne veut pas voir la beauté disparaître avant nous puis, tout d’un coup, l’esprit de la mer nous réveille pour nous dire qu’on n’a pas le droit de la regarder comme une vulgaire équation, de la condamner, et que si véritablement on la sentait, on verrait qu’elle se bat tous les jours, qu’à travers l’expression des poissons, du planton, etc., elle essaie de survivre, de résister à ses eaux tristes, chaudes et polluées. On se rend compte qu’on est aussi, en tant qu’humain, un océan, puisqu’on est constitué de 80% d’eau, et que tant qu’on se désole pour lui, on ne peut pas l'aider. Donc oui, on ne peut qu’être « ivre de vivre » et on essaie de trouver une manière de respirer pour ne pas se noyer, de regagner la rive avec ou sans roseaux en guise de rames (sympa cette image !), comme la mer en furie qui se bat. Bon, sans doute suis-je à des années lumières du sens que vous avez souhaité donner à votre poème, mais c’est à tout ceci qu’il me fait penser (et aussi, de par son titre, aux « Soleils couchants » de Paul Verlaine). Bravo à vous ! |
| Petit cake |
Posté le 07/12/2019 à 04:41:36
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Matriochka, mille mercis à vous ! Je connaissais cette tradition des bains gelés russe, car je suis allé deux fois en Russie, et j'ai vu de mes yeux à Saint-Pétersbourg, moi qui étais couvert des pieds à la tête en manteau et chapka, des personnes d'âge mûr en simple maillots et slips de bains piquer la glace et plonger brièvement, éberlué ! Courageux peuple russe, toute son histoire le démontre, et je l'admire ! Vive les russkofs lol ! Et puis grand merci en plus pour le favori, ça me touche, et mes amitiés :) |
| jacou |
Posté le 07/12/2019 à 05:00:52
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Petit cake, votre com me ravit, tant il est riche et saisit à la perfection, dans des nuances mêmes où je ne l'avais pas poussé, le sens du poème ! Votre densité d'expression fait cohabiter la mort et la mer, le combat pour la vie et le débat des idées sur ces notions si vastes que nous les embrassons avec peine. Quand la mer et l'homme s'associent et se font confiance, c'est l'harmonie qui règne sur les ondes et dans les c?urs humains, mais le plus souvent les marées deviennent noires de furie face aux dégâts de l'animal humain, qui est bête comme c'est interdit de suicider en lui l'idée de la beauté, qu'il sait pourtant admirer quand ses yeux dessillés pénètrent le mystère de la vie, ou une autre mer, la mère, l'a intronisé. Alors, la mer murmure des conseils à l'enfant qui l'admire en s'y baignant, baigneur, que l'adulte oublie car ses finances le mènent par le bout du nez et le font saloper la planète pour en tirer des larmes de titane et de silicium pour les précieux portables ! Tout va à vau-l'eau : nous sommes les épines de la rose planétaire, pourtant en d'autres temps nous avons su monter des rosaces sur des cathédrales, mais désormais les cathèdres font des râles, tout s'électrise en énergie et en stress, paillettes de stress qui nous font des rides avant l'âge, et que laisserons-nous aux descendants ? La mort du planton, des poissons, du saumon de Noël ; et bientôt nous mangerons nos mains, réduits à l'autophagie. Tiens je vais goûter à mon pied pour voir...lol Bon j'ai déliré un peu car c'est la fin d'une semaine laborieuse. Ce poème a été écrit sur fond de grève sociale et alors que je travaille dans le métro. Du coup, le titre était à double sens, car je voulais surprendre les lecteurs par malice. La rame fait référence à l'ensemble des voitures ou vvagons, généralement 5, qui constituent un train du métropolitain parisien, comme elle peut se comprendre en contexte maritime. "Grève accueillante" au voyageur a ainsi double sens, ce voyageur étant également le client du métro... Réel et idéal se conjoignant dans ce texte. Merci encore à vous ! |
| jacou |
Posté le 08/12/2019 à 17:23:50
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Merci beaucoup, Jacou, pour ces explications. |
| Petit cake |
Posté le 12/12/2019 à 17:46:31
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Cette grève-ci fait un bien fou ! Cela nous change de celle que nous croyions trouver là ... :) Un bain de mer qui lave l'esprit et le corps, de rude et salutaire façon, et qui offre un nouveau départ. |
| Ombrefeuille |
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