Le jour n'est pas plus sûr que la nuit n'est lutine
Tout s'illumine au soir et les pavés qui brillent
Sont des reposoirs où les pieds fourbus patinent
Tandis que les têtes, aux yeux qui s'écarquillent,

Voient passer dans les cieux la comète attendue,
Celle qui prédit la fin d'un monde éternel.
Les pluies diluviennes peu à peu étendues
Noient les villes d'eaux, et des ombres maternelles

Fuient sur de bourbeuses routes au choix des hommes.
Il n'est plus temps de voir que la rivière coule
Emportant tout ce qui est plus que toit de chaume :
Bientôt ne restera que le vent en sa houle

Balayant les rebuts des cités en défaites.
Le retour à la nature aura été vain
Seules les montagnes, tout là-haut sur leurs faîtes
Accueilleront quelques survivants. Ecrivains

De l'avenir, viendrez-vous nous conter l'histoire
De l'Homme qui fût maître et banni de la Terre ?
La Nature exulte en perdant sa vaine gloire :
L'homme redeviendra chasseur célibataire.