Le feu brûlait en moi tel l'âtre crépitant
Je t'ai suivie glissant sur tes pas balancés
La sueur dorait ton corps et le long de tes flancs
Je cueillais une goutte à ta hanche fiancée
J'ignorais le doute - quelle chance -
vivais en tes pensées ;
savourais les joies de la Providence,
celle qui me fit te rencontrer
La soirée avait commencé au restaurant
Souviens-toi comme hier nous créions les étés
À grands coups de crayons de couleurs, respirant
Un air pur que l'amour donne aux cœurs inspirés
Il n'y avait en ce monde
plus heureux que nous ;
chaque respiration chaque seconde
nous rendait un peu plus fous
De cette folie qu'on dit douce à peu de prix
Mais qui nous lie vraiment jusqu'à la perdition
Tous les complices d'amour nous les ont appris :
Tristan et Iseult, qu'on lit, n'avaient d'autre mission...
Le paierons-nous ce prix
qui force la déraison ?
Je sens déjà mon esprit
faillir face à mon coeur - cette prison -
Et toi m'accompagnant resserres mes barreaux
Ma démission de toi ? Je suis bien trop épris
Tôt ou tard vois-tu ils nous crieront haro
De nous être aimés en ces temps lourds de mépris
L'amour le vrai
l'aurais-je connu sans toi ?
Et au nom de quoi devrait-
-on y renoncer ici-bas ?
Le feu brûlait et nous nous consumions d'amour
Rechargeant nos accus pour de plus tristes jours...
Ils* sont venus de nuit me séparer de toi
Vois-tu j'ai tué un homme, et force est à la loi.
(*lecteur tu l'auras deviné avec le dernier vers, il s'agit de la police)
HELIANTHEME et JACOU
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Duo
Publié le 06/03/2017
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La rencontre du siècle Heliantheme et Jacou. Une pluie de pop corn pour votre poème ! | |
suane |
Ce poème n'est pas en perdition ! | |
CRO-MAGNON |
c'est si gentil de votre part. | |
Heliantheme |
Merci vivement Suane pour le pop corn (en pots d'un kilo) ! Je ne sais pas si c'est la rencontre du siècle, mais c'est déjà la rencontre d'un soir ! | |
jacou |
Merci Cro-Magnon ! Que Heliantheme soit ici remercié pour avoir bien voulu se livrer à un exercice qui n'est pas simple du tout, tu le sais par expérience ! | |
jacou |
Un duo, qui fait belle paire, pour des mots signés de nos pères. Bravo!!! |
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lefebvre |
Merci Daniel pour ton commentaire si matinal ! Bonne journée à toi. |
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jacou |
Avoir une paire est fort utile à nous autres hommes ; une paire d'hémisphères aux pensées volatiles. Ecrire avec sa paire quoi de plus normal ? Il m'arrive aussi de le faire avec celle ornant l'attribut génital. Je le fais quand je m'attelle à un texte érotique ; décrivant la danse sensuelle d'amoureux frénétiques. |
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Heliantheme |
Il n'y a que peu de choses que l'on peut emporter partout avec soi et le garder à jamais. L'amour en fait partie. Même quand il n'est plus, son souvenir baigne encore nos cellules, qu'elles soient corporelles ou bien carcérales. | |
eliosir |
Je vous remercie Eliosir pour ce message témoignant d'une profonde vérité. L'amour ne se dissout jamais en notre for intérieur. Je dois préciser, en relisant la fin de ce duo dont je suis responsable, que l'homme dépeint a tué en état de légitime défense, je ne fais pas une apologie de la violence. |
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jacou |
Vous êtes fort, Heliantheme, si vous arrivez à écrire avec autre chose qu'un stylo-plume ou un clavier ou un crayon, ou un doigt trempé dans la peinture... Je comprends le sens de vos vers : vous dites en fait écrire avec tout votre corps. Nous écrivons avec notre corps entier, c'est un fait, l'ensemble cœur/corps/esprit, chacun des éléments équilibrant l'autre et lui donnant son assise. |
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jacou |
Magnifique ce poème, votre duo a bien fonctionné. | |
feuille_au_vent |
merci feuilleauvent : l'alchimie semble avoir été rodée. | |
Heliantheme |
Jacou il m'est déjà arrivé d'écrire sans stylo car je n'en avais pas sous la main ; texte mémorisé le temps d'accéder à la plume et au papyrus pour le mettre noir sur blanc. | |
Heliantheme |
Je vous remercie à mon tour, Feuille_au_vent ! Heliantheme, j'avais oublié d'évoquer la mémoire comme écriture sans ratures. Le temps d'un bref intermède, elle peut en effet stocker bien des vers quand elle est exercée. |
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jacou |
Nous n'avons pas trouvé la pierre philosophale ; où se cache-t-elle ? | |
Heliantheme |
Elle qui transfigurerait les rimes en or, les strophes en rivières où des Muses réhabiliteraient les ors de quelque Royaume en forêt de Bavière. |
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Heliantheme |
Où siègerait Ludwig ayant toute raison Dans un de ses châteaux beaux comme la lumière Qui sont d'un poète plus que d'un grand maçon : Neuenschwanstein où Lorelei est en sa chaumière... |
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jacou |
Massifs escarpés, pâtures et vallons ; châteaux dominant les vallées alpestres : avec une longiforme blonde nous nous promènerions sur ces sentiers où le soleil baigne des étendues lacustres. |
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Heliantheme |
Sous-bois tamisés, clairières ombragées, scions ; En toutes forêts nous irions comme naguère Trouver en l'Allemagne rêvée l'inspiration Et de nos songes clairs brandir la foudre fière. |
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jacou |
Pays des Germains, des Francs, casques, écus, esprit chevaleresque en bandoulière : bourse, coffres-forts remplis de pierreries, d'argent ; richesses culturelles pluriséculaires. |
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Heliantheme |
L'antique Germanie, les vagues soulevant A produit des penseurs, poètes-philosophes : Hölderlin, sous les tilleuls agités des vents ; Et des torrents musicaux : ainsi de Carl Orff. |
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jacou |
Sur ces mélodieuses rimes évoquant symphonies ultimes, s'achève ce poème aux accents médiévaux ; je veux aimer quelque femme aux émanations lutines : écartez-vous en ou sur vous l'échafaud. |
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Heliantheme |
Au fait, qui est où? J'ai cru comprendre dans les coms que la fin c'était Jacou? En tout cas, je l'ai trouvé très fluide, je n'ai pas ressenti le décrochement des plumes (entre vous deux) contraire au duo Jacou/Cro-magnon où j'ai bien distingué la cassure des 2 plumes. Un exercice difficile tout de même...bravo. | |
suane |
Je vous réponds, Suane. Quand je travaille à des duos avec Cro-Magnon, nous enchaînons nos strophes par groupe de 3 l'un après l'autre et, en général, c'est Cro-Magnon qui débute le duo et je referme le poème : donc il écrit la première partie et moi la seconde partie. Dans ce duo avec Heliantheme, nous avons alterné nos quatrains, si bien que les strophes longues et impaires sont de moi, et les strophes courtes et paires sont de Heliantheme. Du coup, il n'y a pas de cassure dans ce second schéma de composition, alors que le premier schéma entraîne effectivement une cassure perceptible. |
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jacou |
Merci pour l'explication... Maintenant que j'y repense le petit "asterix" c'est assez commun dans vos poèmes, j'aurais dû percuter! J'ouvrirais l'oeil la prochaine fois lol | |
suane |
Oui, l'astérisque ("asterix" lol) est bien pratique pour expliciter quelques détails utiles : ici j'en avais besoin pour expliquer cette irruption nocturne et la fin de la romance, brutalement interrompue dans les deux derniers vers, et aussi brusquement interrompue dans ma tête lorsque j'ai écrit. En fait, en écrivant l'avant-avant-dernier vers, je ne savais même pas que ça se terminerait ainsi, je croyais encore en une fin heureuse... C'est bizarre, l'inspiration. |
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jacou |
suane merci pour ces commentaires avisés comme à l'accoutumée : future je l'espère collaboratrice du recueil de l'année. | |
Heliantheme |
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