On n'en finira jamais avec l'or.
Qu'il prenne son essor sous forme d'aurore,
Trésor du ciel dorant nos efforts,
Ou qu'hors de la pièce
Il nous fasse arborer nos ornements
- Oreilles et orteils y ont même droit -,
Non plus ces anciennes couronnes
Que dépareillaient les porteurs,
Mais corsages forgeant les bornes du corps,
Voire fixant la norme exagérée
Qui meuble à l'oeil le décor
(Les bosses touchées en accord).
Or, quand bien même on l'abhorre,
Il s'impose en force,
Pôle Nord de la guerre
Dont on ne sort guère sinon gare.
D'abord, si la distance était de mise,
On implorerait à la rue
Mille remords d'avoir parié contre ce dieu.
Un mentor nous aura dit,
Encore avec raison, de ne pas trop en jouer :
Mais père Freud n'est pas le seul héros
À l'orée du siècle.
La forêt a caché son arbre droit et fort :
Les antiques canons qu'on chantait
Sont devenus orgues et canons,
Cantiques du nouvel homme à scier.
Désormais son désir est un ordre,
Nous produisons à l'horaire ses cendres,
Et nos fins se combinent avec sa morgue :
La mort.
Quoi de plus sonore qui s'honore ?
Remarque entre soi :
C'est aussi grâce à ça qu'on s'assoit dans la soie,
Or... Non ! Soit.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Drole
Publié le 28/05/2014
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Quelques pépites de stylistique ici-même. Le nouvel homme à scier. Très jolie trouvaille, l'ami. |
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Merci Syntax_Error pour le commentaire chaleureux. Cordialement |
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jacou |
une merveille, à en perdre la boussole j'espère qu'y en a des comme ça encore mon très cher ami jacou, quelle sonorité à l'oreille! quelle dance de mots, quelle gymnastique qui fait vibrer le corps comme un ressort sur les orteils de la belle littérature que tu manie avec dextérité !!! chapeau bas et bravo merci bien très cher ami bien à toi zeste |
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zeste |
Merci beaucoup, très cher ami zeste, pour ton chaleureux commentaire qui me va droit au coeur. Cordialement. |
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jacou |
Merci très cher jacou pour ce magnifique poème. L'omniprésence du son "or" sert superbement votre propos, tout en résonnant agréablement à l'oreille. Comme un tintement rappelant le paradoxe de l'or, ce "moyen absolu" cher à Simmel, que l'on érige en "fin absolue", voire en dieu auquel nous nous soumettons si l'on n'y prends garde. On finit par ne plus savoir si ce tintement est une aide, un rappel continuel à la vacuité de notre adoration, ou au contraire nous enferme dans cette illusion. ou peut-être, comme le métal lui-même, est-il neutre, et seul la manière de l'entendre lui donne son sens. J'aime aussi beaucoup l'ouverture finale. Bien à vous. Florent |
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Florent |
Merci beaucoup, très cher Florent, pour votre commentaire très avisé ; il fallait en effet que tout cela "tinte" comme une obsession maladive et une illusion à nourrir. Cordialement. |
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jacou |
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