Gilles de Rais, seigneur du royaume de France...
Machecoul en Vendée où des Anglais passèrent...
Ils ont été occis dans d'atroces souffrances
Gilles sait l'oubliette où deux d'entre eux errèrent
Gilles a suivi sa Jeanne au siège d'Orléans...
Maudits archers gallois, nos rangs s'en éclaircissent !
Les flèches pourchassent les hommes de nos rangs
Eclaboussant de sang les corps qu'elles noircissent
Le pont de la cité aux Français s'est ouvert
D'estoc dur et de taille, il faut creuser sa route
Sous l'armure suant, un guerrier à couvert
S'élance avec superbe et fracas, sans un doute
L'épée fauche un homme, le chevalier trucide
Quelques uns des nôtres ont reconnu Xaintrailles
Silhouette farouche, amoureux du suicide
Il guigne le sang neuf, découpe des entrailles
Le carnage habituel, dans la folie des membres
Bras et jambes cassés, mains arrachées par haches
Le goût du sang revient, tout blessé qui se cambre
Est tué aussitôt comme s'il était lâche
Xaintrailles, le corps nu, a défait sa cuirasse
Il manie son épée pour châtier l'Angleterre
Ces païens d'outre-Manche sont une infecte race
Dont le sang en sillons vient nourrir cette terre
Orléans est tombée dans l'assaut général
Qui a suivi l'accès au pont sur le grand fleuve
Il se fait massacre des manants et tous mâles
Les femmes sont coursées pour l'autre dure épreuve...
Gilles de Rais sourit sous le soleil jaunâtre
Il est saoul comme un moine vendangeant une vigne
Ivre des rigoles mouillées qui, bien rougeâtres
Brillent dans la boue sale où les rues lui font signe
Gilles fut le meilleur pour terminer le siège
Il eut un Ecossais pour lui seul à combattre
Dont il creva les yeux, détacha de son siège
La tête blonde et belle allant crier marâtre
La tête, qu'il serre désormais sur son coeur
Et se dit, pourquoi pas, comme le sang s'écoule...
Que tout jeune homme espère ou bien sortir vainqueur
Ou baiser l'Ecossais sur la joue, hors la foule
*-*
(Gilles de Rais fut fait maréchal de France à l'âge de 24 ans, après la prise d'Orléans, mais il est surtout connu comme l'un des premiers et des pires tueurs en série, qu'on nomme aussi "serial killers")
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Histoire
Publié le 27/03/2018
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vous avez su recréer le parcours sordide et criminel mêlé à la cruauté quel élan merci Jacou :) | |
romantique |
Je vous remercie, Sylvain : Gilles était un sacré phénomène pour écrire à son propos, sans négliger sa réelle dimension historique ! :) | |
jacou |
Une solide épopée qui manque cruellement d'images, à quand un scénario mis en scène par Scorsese (son "Gangs of New-York"n'est pas très loin...). | |
banniange-deleted |
Merci vivement Banniange pour ton commentaire : tu déplores le manque d'images et tu as ma foi bien raison, mais j'ai justement écrit ce poème ci afin de répondre à une autre remarque qui m'a été faite, portant sur le manque d'action, de souffle épique cette fois ci, dans mon poème sur la Table Ronde...lol. Me voilà pris entre deux feux, du coup, mais je comprends parfaitement, ô maître des images superbes, que tu puisses rester sur ta faim. Mais enfin, je te remercie de nouveau d'y trouver une épopée, même si, tu as raison, il y avait sur Gilles de Rais des démons à invoquer, des brumes fuligineuses à déployer, des cendres d'ossements à crayonner... Scorsese a fait fort avec son "Gangs of Nevv York" : il me faudrait aussi l'excellent Daniel Day-Levvis pour camper un Gilles sombre et ardent, vampirique à souhait ! |
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jacou |
j'ai kiffé ce petit côté médiéval moyenâgeux ou chevaliers, rois et noblesse était d'actualité. | |
Alone |
On s'est peut-être mal compris, ce n'est pas ton poème qui manque d'images(elles sont bien présentes et tu ne manques pas d'inspiration en la matière), je pensais simplement que cette approche épique conviendrait bien à une scénarisation, quant à convaincre Daniel Day-Lewis,c'est une autre paire de manches... | |
banniange-deleted |
Elle est terrible cette scénarisation en effet tant les images sont riches en détails de scriptifs des combat entre des hommes fous et furieux de tuer le maximum et dans les pires manières : bravo Jacou pour cette poétisation qui l'emporte au final sur la peur ! Amitiés |
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Yuba |
Merci Alone d'avoir kiffé l'ambiance ! | |
jacou |
Banniange, au temps pour moi, je t'ai en effet mal lu, et ne voyais nulle malice à ton propos de lecteur exigeant, mais je me disais cependant à moi-même, et me le répète souvent : je peux toujours mieux faire... Pour la scénarisation, concernant le siège d'Orléans, il est fort probable que j'ai ameuté en mémoire et me suis affranchi des vestiges du jour, pour camper mon taureau rageant qu'est Gilles, en faisant appel à un autre film : le "Jeanne d'Arc" de Luc Besson. L'immense Daniel Day-Levvis raccroche quant à lui les gants pour sa carrière, bon, peut-être que Christian Bale, plus sombre et sournois d'aspect surtout depuis Batman, accepterait le rôle ? lol |
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jacou |
Je te remercie Yubanca de m'avoir suivi sur ce chemin escarpé, plutôt rude et violent, qu'est toute vie de tueur en série, surtout s'il est guerrier en outre comme certains temps et conditions l'exigeaient, âpres. Tu as raison : il convient de conserver l'équilibre entre poésie et de scription trop poussée, dont le lecteur à juste titre peut s'effrayer. La poésie peut tout exprimer quasiment, selon moi, mais en y mettant les formes, qui sont prioritaires ! Amitiés :) |
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jacou |
Très beau poème d'une figure de l'histoire de France. On pourrait presque dire que c'est l'itinéraire d'un enfant gâté mais auteur de crimes atroces. Bravo et merci Georges en te souhaitant une excellente nuit. Bisous. | |
suane |
Je te remercie Stéphanie d'avoir su goûter le suc qui se dissimulait dans ce poème, sous le clinquant d'estoc des attaques tactiques, où oui, tu résumes à merveille que Gilles de Rais était très bien parti et nanti dans la vie, mais il a accompli un parcours étrange en ces temps très troublés de la Guerre de Cent Ans... Belle nuit à toi, très chère amie, dans l'édredon des nuages amis du rêve. Bisous. | |
jacou |
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