La poésie appose ses tendres clartés grises
Sur les fleurs et rivières dont elle est éprise
Elle ne dit jamais un mot plus haut que l'autre
Elle fait tien sien vôtre de ce qui est nôtre

Ses fleuves se perdent aux rives des estuaires
Dans les grandes marées mourantes de la mer
Sur les hauts pics frangés de glace des montagnes
Sur les terres du Milieu en haute Bretagne

Se tiennent ses rumeurs qui sont un long silence
Un peuple guerrier privé de toutes ses lances
Elle sait susurrer des mots d'amour immense
Qui vont réveiller les instincts les plus intenses

Elle se tient au plus près de la prose écrite
De peur d'un lyrisme accoutumé à d'autres rites
Des temps anciens mais veut la rime et la raison
Tant elle tient à soupirer en sa maison