Donnez-moi juste une heure auprès de vieux amis
Avant de m'embarquer avec vous en voyage.
Je ne pars pas si vous ne partez qu'à-demi :
Alors, laissez-moi du port voir votre sillage.
J'ai connu dans ce port tous les heurts de la vie
Et perdu l'absente que le départ exige.
J'ai noyé à quai dans de sales eau-de-vies
Les heures saoûles à saboter en vertiges.
Le bois fort des pontons m'a tenu à merci
Quand je dansais en délire au rebord du monde.
J'ai bien des fois roulé sur les planches ici
Mimant le mauvais comédien qui se débonde.
M'auriez-vous alors vu, j'étais un peu parti,
Insoucieux du tempo de mes tours de manège ;
Voguant hors du monde qui nous est imparti,
Je filais de travers à plein noeud sans cortège.
Le sel de la mer sur mon visage jauni
Creuse mes rides et je reste en ce refuge,
Attendant un retour jusqu'à mon agonie.
Je crois que cette île est un aimant centrifuge.
Sinon, quelle idée folle me rivant tapi
Fait ma demeure sur ces rives accostables ?
L'alcool et la beauté sont les appâts les pis
Qui soient : mais n'est-il rien de plus incontestable ?
C'est l'attente chère aux caractères hardis
Comme aux corps alanguis qui rêvent d'aventure,
Qu'un nouveau départ ou un retour non prédit
Tenteront toujours de jouer avec le futur.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Evasion
Publié le 08/05/2015
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Très beau et surtout : C'est l'attente chère aux caractères hardis Comme aux corps alanguis qui rêvent d'aventure, Qu'un nouveau départ ou un retour non prédit Tenteront toujours de jouer avec le futur. Amitiés |
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Yuba |
Merci yubanca pour le commentaire ! | |
jacou |
Instant de nostalgie... presque douloureux. J'adore ! | |
daydreamerlba |
Merci pour votre lecture et votre commentaire ! | |
jacou |
Excellent poème Georges ! Un petit commentaire pour ce reclassement ? Il fait penser aux habitants de certains ports , toujours tentés par les départs... |
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Yuba |
C'est vrai, tu penses aux migrants, Assia... Merci pour ton message plein de sympathie. J'ai écrit ces vers en 2000, une année critique pour moi, mais qui m'a orienté vers la poésie, ouf ! Ça m'a sauvé, quand j'y songe à tête reposée aujourd'hui. Enfin, il y a les migrants, donc le repos est relatif... | |
jacou |
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