Craignez qu'elle n'éteigne,
sa soeur la pluie,
le feu qui brûle en vous.
Clichés ces choses,
que sont les larmes perlées dans l'espace
à l'appel du passé,
et pourtant le sens partout les excède.

Allitérations qui littéralement conduisent :
production du texte,
ou déprédation du lexique et de la mémoire ?
La sévérité de ce peu de vrai qu'elles concèdent,
j'y bois ma vie.
Je serais mieux de bois,
c'est vrai et c'est facile à écrire,
mais ma dure écorce n'en résonnerait pas moins
du son des sansonnets à la suite qui s'appellent.

Les mots descendent en abîme,
mais de même qu'on les a bissés sans s'en apercevoir,
ils viennent au rappel et accordent une phrase.
Singulier, grivois, rouge-gorge, danseur de Saint-Guy,
le mot s'écrase du talon ou se sacre au tonal.
Ses sons, s'il a des syllabes en excès,
il peut les donner aux sexes
qui s'enflamment pour les approprier.

L'onomatopée roucoule alors comme la toupie,
et l'anagramme par là trouve chaussure à son pied,
tant il s'enroue de ce qui l'inspire, l'expire, l'halète et l'exhale.

Feu et pluie s'associent,
et puis parce que le plus peut le peu,
font saccade de chaque acte qui les saccage
et s'éteint en se succédant,
et par ces mille petites touches
allant aux pleurs de la mort de l'amour,
voyez après comme nos oiseaux
s'assoupissent dans leur cage,
l'aile de l'une enflammée se repliant
vers ce visage frère que sa sueur a noyé.

Souci du dernier son :
que ronfle le moteur des mots.