Je m'en voudrais de te priver de mirabelles
Exquise libellule au vol gracieux, léger
Légion d'insectes, rais de soleil, étincelles
Volant dans un temps nul, laissant cendres de jais
Comme un ciel incendié irise ses couleurs
Dans ce couchant qui l'use en sa rougeâtre esquisse
Je voudrais te dédier le chant de ma douleur
Un bouquet d'ancolies pour prix de ta malice
Mais je ne veux leurrer ta pudeur, tes prunelles
Mes intentions, pures, ne sont pas démentielles
C'est l'amour apeuré en sa flamme éternelle
Que je veux pour futur aux astres de mon ciel
Si tu veux, douce aurore, admettre mes serments
Sache que plus tard l'aube accomplira la vie
Qu'un enfant, vrai trésor, naîtra simplement
Porté dessus ta robe, en chef de nos envies
Rien encor ne dérobe à la nuit la journée
N'en finissant jamais de peindre un dur périr
Le frais nuage enrobe un mauve suranné
Ce jour mûrissant sait comment vite guérir
Enjambant le monde du rêve et sa vie nulle
Il attend sous la lune, où la mort s'apitoie
La grève très blonde, berceau des campanules
Du matin, qu'habitent grève et mort, même toit
Il fleurira bientôt, car le jour est un fleuve
Composé des heures de nos délassements
Dans les prairies tantôt fatiguées, tantôt neuves
Où vont rentrer ses sœurs, moissons qu'on va semant
Sais-tu, notre enfant né sera une rivière
Coulant son joli cours près des coquelicots
Fleurs rouges des années, tel le sang des civières
Et durant son parcours il n'aura nul écho
Car les rivières sont lasses, moirant l'azur
De couler si lisses au milieu des collines
Enfermant les moissons, et déborderont sur
Les blés nos complices, noyant nos mousselines
La maison détrempée abritant nos vieux jours
Nous la restaurerons en d'immatériels vers
Car poète est en paix dont le poème ajoure
Le reflet d'émotions et de constats sévères
Nous serons, à la fin, deux vieillards magnifiques
Entourés d'animaux de toutes les contrées
Nous vivrons alors, enfin, tendresses féériques
Et notre enfant, nos mots, auront tous tes attraits
Et, puisqu'il faut finir, puisque l'univers sombre
Dans la nuée du temps mort, bâtissons le tombeau
Du mortel avenir, pour abriter nos ombres
Satisfaisant toujours notre goût de tout Beau
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amour
Publié le 08/10/2020
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Magnifique ! Cette "chérie", quand le poème se veut une chaine de déclarations qui couvrent les jours , répandant leur amour sur la vie à deux, puis à trois , à plusieurs avec les animaux de la terre , enjambant les complicités et concluant par un tombeau qui rime avec Beau ... Merci et bravo Georges ! |
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Yuba |
très beau les rivières sont lasses le jour est un fleuve je me sens mal en ce moment pardon |
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justine |
Bonsoir, A Genoux ! J'ai lu .. re lu !! il faut cela, même Encore ! Si Vivre le Couple est cela et finir par être deux Vieillards magnifiques sous les Charmes et Beauté de la Vie avec l'Enfant semé, et les Etoiles de la Nature, Dieu, je re signe pour revivre un autre Vie ! :) Merci de cette Magnificence ! Amitié, LyS .. |
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Lys-Clea |
Une vision poétique d'un couple qui a choisi de cheminer à deux jusqu'à la fin, magnifiée par les évocations de la nature qui se fait le cadre de cet amour. On peut aisément imaginer que l'enfant né d'une union d'une telle intensité sera une personne rayonnant autour de lui cet amour qu'il a eu en exemple et reçu comme viatique. Merci beaucoup pour ce partage dont la qualité d'écriture transmet admirablement la force d'un sentiment. Avec ma toute vive amitié pour toi :) |
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Matriochka |
Assia, Justine, Claire, Matriochka, Mesdames, j'éprouve à mon tour que vieillir en aimant, quelque passion qu'on ait, est un bonheur dans l'ordinaire des jours. Ma jeunesse fût fuligineuse, assombrie, trop de temps perdu à lutter contre des moulins à vent... Veillent sur nous les anges du bon Dieu ! Mille mercis à vous, mes amies. :) |
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jacou |