Le musicien jouait ses notes invitantes
Nous étions suspendus aux balcons, en bord du vide
La musique étonnait jusqu'aux tendres amantes
Qui se bécotaient dans des fauteuils, l'âme avide
Tendue de velours la pièce était épatante
Des canapés de cuir recevaient les murmures
C'était nuit d'espoirs dans les rues de notre Nantes
Nous contemplions le peuple au-delà des murs
Rois du monde un jour pour qui n'aurait de fin
Nous formions un tandem et nos gestes graciles
Etaient pour nous servir des tasses d'un thé fin
J'étais Tristan, heureux d'avoir trouvé Cécile
Les alentours de la cité pavée de gris
Donnaient sur l'océan jusqu'aux confins ultimes
Tu étais belle en ton manteau de petit-gris
Nous parlions à basses voix de choses sublimes
Goethe, Bach, Stravinski, et de violons déments
Et des vers d'Hölderlin résonnaient dans nos cœurs
Dédiés à toi car rien en poésie ne ment
Quand la femme y paraît dans son trouble vainqueur
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Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amour
Publié le 31/05/2020
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Commentaires
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Posté le 31/05/2020 à 08:20:07
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J'ai beaucoup aimé ce poème qui raconte ce rendez-vous hors du temps et les émotions que l" ont peut ressentir quand on va écouter de la musique qui nous parle à haute voix "de choses sublimes".. |
Eleidora  |
Posté le 31/05/2020 à 16:27:05
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Le choix des mots, la finesse et la richesse de la de scription, rendent la scène d'une façon précise et lui donnent une vraie vie. Ambiance cosy, thé parfumé, chuchotis et paroles murmurées, musique et poésie, il y a dans ce poème comme un air des soirées du début du 20ème siècle. Merci beaucoup pour la délicate intensité de ce partage, une invitation à profiter de ces moments comme hors du temps. Avec toute mon amitié à vous :) |
| Matriochka |
Posté le 31/05/2020 à 18:40:07
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Attribuer au "beau sexe" un "trouble vainqueur", voilà un hommage qui me va droit au coeur. Merci, Jacou :) Un poème où se glisse une atmosphère de lente douceur du temps occupé à des plaisirs à la fois élevés et un rien sensuels ... Je n'ai pas pu m'empêcher, à la lecture, de songer à un roman de Vladimir Volkoff : "Les orphelins du Tsar", où est décrite l'insouciance, poussée jusqu'à la décadence, d'une partie de la noblesse russe de la fin du dix-neuvième siècle, qui n'avait pas vu venir les troubles qui conduisirent à la révolution de 1917 et qui, d'une certaine manière, les favorisa ... Bien-sûr, je ne prétends pas que votre poème est la tableau d'une similaire décadence, mais dans cette insouciance vespérale, entre verres et vers, entre canapés moelleux et musique effleurée, j'ai entrevu un visage de notre société occidentale actuelle, où on sent bien que tout ne tourne pas si rond, mais où on a du mal, et c'est compréhensible, à s'arracher aux doux bras du confort. Bon ... Il se peut que je sois passée à côté du propos de votre texte, mais lire, n'est-ce pas déjà interpréter ?...:) |
| Ombrefeuille |
Posté le 31/05/2020 à 19:11:18
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Bonsoir Jacou, Beauté que voilà .. Les Mots nous effeuillent avec Délicatesse ce Soir particulier où la Musique vous emporte vers des Contrées .. poétiques .. Merci de ce Beau Partage, Lys |
| Lys-Clea |
Posté le 31/05/2020 à 21:12:10
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Une soirée inoubliable, deux êtres unis par un lien puissant, spirituel, émotionnel, charnel et intellectuel |
Vermeil  |
Posté le 31/05/2020 à 22:39:03
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Hörderlin qui résonne et les cœurs, pourtant, ainsi que le décor, paraissent si légers. Merci pour cette lecture, jacou ;-) |
AdA  |
Posté le 31/05/2020 à 22:53:52
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Eleidora, Matriochka, Claire, Vermeil, AdA Aubépin, merci vivement pour vos commentaires qui sont si pertinents au sujet de ce poème. J'ai pensé en l'écrivant à un court poème en prose de Rimbaud, dépeignant des princes d'un seul jour voué à régner et puis disparaître, ayant connu l'extase du pouvoir absolu et de l'oubli absolu. Et j'ai écouté "Heroes" de Bowie pour me mettre en situation, chanson où il est question de "queen" et de "king just for one day"... |
| jacou |
Posté le 31/05/2020 à 23:01:09
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Ombrefeuille, un vif merci pour votre lecture personnelle qui tant me parle. Effectivement, mes écrivains préférés s'avérant être Proust et Julien Gracq, je respire les parfums de la décadence morale et la soif du plaisir physique que sécrètent les civilisations qui craignent de mourir. Ce poème en est imprégné par le truchement d'un très court texte de Rimbaud des "Illuminations". Mais aussi, comme disait Hölderlin, "au lieu du péril croît aussi ce qui sauve"... Voilà mon optimisme mesuré quant au destin de nos sociétés... |
| jacou |
Posté le 01/06/2020 à 01:10:26
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Un poème coupé dans la classe et l'élégance des sentiments comme de la haute couture poétique ! Un choix de mots et d'ambiance qui invite sur une histoire moderne confortablement installée sur ses valeurs , quand l'amour est roi et que sincèrité troublée est reine... Un poème qui mérite d'aller aux favoris pour être dégusté de temps à autre comme un verre de thé ,j'ai l'habitude des mélanges : noir anglais avec vert marocain ;) |
| Yuba |
Posté le 01/06/2020 à 04:01:08
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Ah! si vous aimez Heroes de David Bowie, je vous proposerais d'écouter la version du film Jojo le lapin, qui est à la toute fin, mais que vous pourrez retrouver sur le net si le cœur vous en dit. Jolie poème. |
| Weedja |
Posté le 01/06/2020 à 09:19:31
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Très belle poésie d'amour avec une bonne de scription de l'environnement qui doit surement favoriser la relation |
| TANGO |
Posté le 03/06/2020 à 23:52:52
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Assia, Weedja, Tango, je vous remercie pour vos témoignages de lectures qui me ravissent ! :) @ Weedja : je vais écouter cette version sous peu. |
| jacou |
Commentaires
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