Blessure d'aube, obole au trameur de ce jour
Qui saigne en sa rosée sur les parcs de ce monde
Déposant ces fins fils pour l'humide séjour
Des enfants du soleil voisins des dunes blondes

Le sable ici rassemble en les lovant des fleurs
Protégées des excès de la chaleur numide,
Dans un berceau, domaine où vagit le bonheur
Qui vient de naître au gré des visages splendides

Où très belle encore est telle robe en nuances,
Il y a des peuples dont les tissus se fiancent
Pour qui la couleur claire est une efflorescence,
La tenue d'apparat, histoire d'élégances

Dorures des salons, des femmes vous sourient
Qui sont les fragiles servantes aux rires d'anges
Dont le secret d'être est semblable à ces houris
Parsemant les prairies où volent des mésanges

Les prairies de ce ciel redoublant les miroirs
Creusant leurs profondeurs vers l'horizon du rêve,
Ont le reflet intense et l'éclat mat de l'ivoire
Et du rubis, tant le sang donne de sa sève

C'est un lieu que l'on nomme une villégiature
Il existe puisque je l'ai vu de mes yeux
Tels Florence, Rome, Venise où la culture
Porte hauts les degrés des usages précieux

Les peuples du désert dans les cactus des sables
Ont cet art d'irriguer, joliment consacré
Contenant la poussée de nature inlassable
Des dunes que cassent les floralies créées

Mais la plus belle fleur possède chair humaine
Dans elle cette flore affleure en belle femme
Dont tous les vers écrits semaine après semaine
Disent beaucoup d'amour, dont le désir s'affame

D'aube en aubade à des balcons dans les soirées
De soieries tissées par des paroles timides
Chants comme murmures vont à ces adorées
Que mordore un astre aux sols almoravides

Astre jaloux, globe tournant ses airs farouches
En flèches de rayons comme extase mystique
Couchant les Thérèse en des pâmoisons louches
Mais inondant de vie la femme en sa tunique

Dont les joues colorées sont un joug pour les hommes
Qui n'ont de cesse de chasser des impressions
C'est un jeu très savant depuis Ève et sa pomme
L'homme éperdu regagne un Eden sans nations

Car le seul univers se love en des bras sûrs
Que l'amour favorise aux branches si graciles
Embrassées, comme est un couple marchant bien sur
Cette Terre accueillant homme et femme aux noirs cils

Les couleurs des robes superbes que dérobent
Des petites souris amies des tours de danse
Et qui veulent porter, comme oreille à son lobe
Les pierreries d'or fin, soleils que l'art condense

Souris traquées des chats aux bien lustrés pelages,
Et la caresse appelle une main amoureuse
De la douceur des nuits aux félins attelages,
Qu'il fait bon ronronner pour l'âme trop heureuse !

Les rideaux descendent refermant la piscine
Le salon, le dallage et l'assemblée des dames
Ainsi qu'un songe où ne semble qu'une héroïne
Au centre du bouquet floral, la trop belle âme

Âme de ce séjour illustre, un jour sur Terre
Dans sa compagnie nette est une année gagnée,
Connaître de ces gens guérit les solitaires
Et fait comprendre enfin la saveur d'être né !