L'homme qui a subi une métamorphose
Dans la vie, dans la nuit, sous le chant des guerriers
Peut-il encore humer le parfum d'une rose
Sans la crainte du parfum qui sera dernier ?

La femme enfantant une nouvelle existence
Invente un être neuf qui troublera le monde
Elle sait qu'au fond d'elle où remue la naissance
Elle prolonge sa vie en ondes profondes

L'enfant couronné de laurier qui gagne un prix
Court comme un dératé à la sortie d'école
Se réfugier dans les bras de parents épris
Il a commis un crime en réussissant ses colles

Le marginal traînant dans les ruelles des villes
Boit un vin follet et dort auprès des forêts
Et la nature entière est pour lui un asile
Que lui font froides nuits et tous les quolibets ?

La prostituée qui va d'un pas lent au trottoir
Sait qu'elle enseigne un bonheur futile à tant d'hommes
Qu'ils se prennent à louer les amours d'un seul soir
Ne rentrent plus aux seuils et ne font plus de sommes

Toute l'humanité aime le chant des guerres
Que la femme et l'enfant mènent le cœur battant
Et les marginaux ne sont pas les derniers fiers
D'offrir à ces combats d'amour leurs corps aimants