Je prendrai du papier de velours
Tes mots chuchotés sous l'abat-jour
Me feront chaud, me rendront plus lourd
Ils feront rougir ce joyeux jour

Je noterai chacun de tes vers
Si sensuels qu'il n'est dans l'univers
Aucun atome au papier de verre
Pour polir la face de ton vair

Pareil au doux chant de la mésange
Le poème de tes cris plaisants
Devrait convaincre aussi bien les anges
Qu'ils peuvent se costumer de sang

Je n'aurai rien qu'un mot à te dire
Pour dissiper la sainte atmosphère
Mais resterai au bord de l'écrire
Afin de ne point troubler ton air

Soyons, me diras-tu, si heureux
Que pas une goutte d'eau limpide
Ne susurre contre nous d'aveux
Quand explorée sera l'onde avide

Que nous guette le champ des étoiles
Dont pas une n'est blonde ni fixe
Envieuses de nos plaisirs sous voiles
Alors que mon œil profond te fixe

Nous aurons lumière tamisée
Dans les longues nuits de fin décembre
Jazz et liqueur pour nous amuser
Cette boisson à la couleur d'ambre...

Sois l'amie du bonheur de la vie
Le torrent des siècles nous avale
Laissons écouler ce fleuve, envie
De s'y baigner ? Non pas, c'est moral !

Je dessinerai sur le papier
Les plus beaux sons émis par ta voix
Quand elle râle avec douze pieds
Ses doux cris neufs : profession de foi