Mon cher Morhange, reprenez-vous, capitaine !
Cesser de boire ainsi qu'un trou, et de noyer
Dans d'âcres breuvages votre antique déveine,
En ce royaume perdu nous sommes choyés !
Tout Saint-Avit que je suis, je veux mourir libre,
Je ne veux pas être un prisonnier éternel,
Mais mon Dieu, sachez conserver de l'équilibre,
Morhange ! Avez-vous vu ses intenses prunelles ?
Les yeux d'Antinéa sont des braises ardentes
Elle a le port gracieux, la majesté des reines
Son visage et sa tenue sont incandescentes,
Mais pourquoi tant d'or sur les corps des souveraines ?
Vous dites qu'amoureux je suis ? Je le confesse !
Nulle femme à ce jour n'a arraché mon cœur
À la passion des armes, qui n'est pas traîtresse !
Une fois dans ma vie je ne fus pas vainqueur !
Nous avons conquis des sables, mais les mystères ?
D'Alger la Blanche à ce point, c'est tout un désert
Et l'on dit que l'ancienne Atlantide y prospère
Encore en la légende des hommes-bleusfiers !
Ces Touaregs du Hoggar sauront nous trouver !
Moi j'aime Tin Hinan-Antinéa, la Femme
Que je trouvais ici a tout charme éprouvé !
Je vais rester à ses côtés. Mais vous, de l'âme
Mon cher ! Ce royaume englouti n'est pas si fort,
Trouvons la faille et je vous en délivrerai
Si vous êtes un homme, alors faites efforts ;
Cinq cent lieues de sables pour guérir des Français !
Je renie mon pays car j'aime l'Atlantide,
Ne songez pas aux belles griffes de la reine !
Elles retiennent, elle est toujours si avide,
De même pour moi ! Oi ! elle est ma souveraine !
Je protégerai les accès de l'Atlantide
Elle a assez d'hommes pour nous infliger tort
Les antiques tribus connaissent mieux les rides
Des dunes ! Sachez partir... Oh ! prenez cet or !"
C'est ainsi qu'on perdit un lieutenant fidèle
Saint-Avit est tombé aux sables du
Disait un rapport militaire après trois mois.
Morhange est en France. Rien d'autre à signaler.
(d'après le roman "L'Atlantide", de Pierre Benoît)
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amour
Publié le 12/03/2017
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Antinéa, un bien joli prénom pour cette sultane. J'ai aimé le dialogue, j'ai voyagé à travers ton récit. | |
suane |
Je te remercie pour ton commentaire et te recommande le roman dont mon texte s'inspire, il prolongera ton voyage en des terres lointaines dans l'espace et surtout dans le temps... | |
jacou |
Bonjour Jacou. Longtemps que je ne vous avez pas lu . La qualité de vos textes me fait vous applaudir . Clap, clap, clap !!! :-) |
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Iloa Mys |
Bonjour Iloa Mys. Cela me fait un immense plaisir de revoir l'un de vos célèbres et pas oubliés sourires, qui vous distinguent ! Merci pour cette appréciation ! Et : :-) |
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jacou |
Tout à fait génial ! Un dialogue fort bien réalisé. | |
Galerion |
Merci Galerion pour votre commentaire avisé ! C'est un poème-concept : un résumé de roman sous forme dialoguée. | |
jacou |
J'aime cet exercice de style qui est ici réalisé à merveille. Bravo | |
z0line |
Je vous remercie pour votre appréciation, z0line ! Bon dimanche à vous. |
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jacou |
As tu succombé aux bras de la belle Antinea ! T'as-t-elle anéanti ? | |
CRO-MAGNON |
Parfait anagramme ! Merci Cro-Magnon pour ta question, j'y réponds : en fait, ayant lu ce roman il y a fort longtemps (mais il m'a laissé un souvenir impérissable, ainsi d'ailleurs que le vieux film qui en a été tiré), j'ai opté pour une fin à ma façon. Ainsi, mon narrateur, le lieutenant de Saint-Avit, qui est épris d'Antinéa, décide de rester en Atlantide par amour et d'abandonner Morhange et sa troupe, quoique au départ il soit décidé à s'échapper de ce royaume souterrain perdu dans les sables. Complet revirement donc, que j'ai retracé dans mon texte. Maintenant, peut-on dire que l'amour nous anéantit ? Je répondrais que non, si ce n'est dans une brève ardeur ; mais l'amour nous accroît au contraire, car il stimule tous nos sens. |
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jacou |
L'ATLANTIDE est un mythe, elle est tirée d'un fait réel la destruction de la caldeira du volcan sur l'île de Santorin, a l'époque minoenne. | |
CRO-MAGNON |
Tout à fait, CRO-MAGNON ! L'île de Théra/Santorin en Grèce a été engloutie sous les eaux suite à ce cataclysme. Il semble que le souvenir, comme pour la destruction de Lisbonne en 1755, ait perduré dans l'esprit des Grecs : ainsi Platon s'en est-il fait l'écho dans ses écrits, en créant son mythe appelé à durer... Mais il nous faut aussi des mythes pour vivre et espérer ! Pas que du réel éprouvé, cher Ingénieur ! |
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jacou |
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