Elle avait de ces yeux pour lesquels tout s'enfreint,
L'un vert et l'autre bleu et tous deux dardant feu,
Dans la brume des soirs ces deux perles des femmes
Qui éclairent et enflamment et consument sans frein.

Elle avait cette bouche où se cueillent écrasés
L'une contre l'autre, tour à tour, ardent jeu
Des lèvres mêlant le sel au vertige d'âme,
Trésor des palais qu'ils recèlent, les baisers.

Elle avait ces cheveux où savourer sans fin
Les parfums capiteux et le soyeux des mèches,
Décoiffant à plaisir ce parement des dames
Dont l'affamé sait le désir s'avouer sans faim.

Elle avait cette tête à la moue d'amoureuse
Où chaque fenêtre est pour le monde une brèche,
Pour moi l'oeil et l'oreille et la bouche une flamme
Embrasés de flammèches la fondant heureuse.