Une soirée douce de la fin de septembre,
J'irai en voyage, sans malles et sans soucis,
Les feuilles seront rousses, le ciel couleur d'ambre,
La belle odeur au large des marrons roussis.

La rue serpentera parmi des maisons grises
Enrobées dans l'ombre, aux vitres éclatantes ;
Tous ces fanaux feront un ciel à ma guise.
Flottant dans la nuit sombre, je suivrai la pente

Qui descend doucement vers un petit lacis
De ruelles sauvages où des maisons de lierre
Se serrent, étouffant, sous la plante trop fière,

Enveloppant aussi, la protégeant ainsi,
La femme que j'aime. Elle fut la première,
Et sera pour mon coeur dès ce soir la dernière.