Point d'érotique lettre sans, à la fin,
Comme corbeau croassant,
De vieux amants qui se chamaillent,
Dans l'allée aux feuillages entrelacés.
L'homme et sa nature ont devisé patiemment,
Enrobant les amours dans le vélin des papiers,
Et se défiant de la mort amoureuse
Plus encore que de telle amante attachée,
Et qu'on porte comme un chemin de croix.
C'est à qui courra le plus vite
À la perte dans l'inconscience,
L'écriture, le désastre, le soir...
Des bas de soie passent en faisant résonner des aiguilles
Blessant le trottoir,
Et l'on est là voyeur allongé dans le noir sous la grille,
Faisant l'office du trottoir dans la galerie,
Balayant les rats qui mordent aux chevilles
Et rappellent au plein du désir galbé
La présence sous-jacente de la dévorante mort...
"Jambes qui toutes courez au trépas"*,
Ne vous hâtez pas trop,
Restez au théâtre,
Les places y sont si chères...
Et l'odeur rance des décors ne doit pas vous perdre,
Mais gardez les mots tus
Dans vos bouches complices et sagaces...
(*vers de Jude Stéfan)
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amour
Publié le 18/05/2014
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magnifique, un poème d'une telle beauté que les mots se perdent dans le désordre des sentiments qu'il transmet, il fallait bien que je le lise plusieurs fois pour pouvoir en apercevoir la profondeur, tellement touchant et triste en même temps, profitons alors de la vie et de sa beauté tant qu'on a le temps de le faire...merci mon très cher ami jacou tout mes respects à ces belles choses que tu nous fais partager et à ce talent hors pair... bien à toi zeste |
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zeste |
Je te remercie, très cher zeste, pour ton commentaire qui me va droit au coeur. Comme tu dis, profitons de la vie, la seule que nous possédions dans l'éternité des siècles, et amusons-nous à la poétiser. Bien à toi mon cher ami. |
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jacou |
ÉBLOUIE PAR CE SUPERBE POÈME! | |
flipote |
Sublime... | |
Ys |
Je te remercie, très chère flipote, pour ton commentaire chaleureux. Je te souhaite un bon dimanche. Cordialement. |
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jacou |
Un grand merci, Ys, pour votre mot élogieux. Je vous présente mes amitiés les plus sincères, car vous êtes de retour sur ce site, tandis que je suis un nouveau venu. Je vous souhaite un bon dimanche. Amicalement. |
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jacou |
Merci, très cher jacou, pour ce magnifique poème qui commence de manière très légère pour glisser lentement vers la hantise de la mort. Parallèlement, votre écriture d'abord limpide devient de plus en plus abstraite et mystèrieuse, se parant de métaphores qui finissent par prendre le pas sur le sens "premier", tout comme la perspective de la fin de nos vies absorbe toute autre émotion. j'aime particulièrement l'analogie théâtrale, dans laquelle je vois une référence à La vie est un songe, de Calderon, ainsi qu'à L'Illusion Comique de Corneille, dont la mise an abîme finale brouille la frontière entre réalité et théâtre. Bien à vous. |
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Florent |
Je vous remercie, très cher Florent, pour la riche analyse que vous faites de ce poème, où le décor du théâtre dressé de nos vies peut s'effondrer comme un château de cartes, révélant ce que cachaient nos illusions. Cordialement. |
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jacou |
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