Je m'en voudrais de te priver des mirabelles
Exquise libellule au vol gracieux, léger
Légion d'insectes, rais de soleil, étincelles
Volant dans un temps pur, laissant cendres de jais
Comme un ciel incendié s'irise de couleurs
En un couchant qui meurt dans sa rougeâtre esquisse
Je voudrais te dédier le chant de ma douleur
Un bouquet d'ancolies pour prix de ta malice
Je ne peux leurrer la pudeur de tes prunelles
Mes claires intentions ne sont point démentielles
C'est l'amour apeuré dans sa flamme éternelle
Que je veux avenir aux astres de mon ciel
Si tu viens, douce aurore, admettre mes serments
Sache que bientôt l'aube accomplira la vie
Vrai trésor d'un enfant naissant tout simplement
Porté dessus ta robe, et ce bonheur s'envie !
Rien ne se dérobe en la nuit, puis la journée
N'en finira jamais d'atteindre un dur périr
Les nuages tonnent d'un sépia suranné
Ce jour mûrissant voit comment vite guérir
Enjambant* le monde du rêve et sa vie nulle
Il attend sous la lune, où le temps bref s'écoule
Aux côtés du vert pré, berceau des campanules
Le matin accueilli des pigeons qui roucoulent
Il fleurira bientôt, car le jour est un fleuve
Appostant des heures pour nos délassements
Dans les prairies tantôt épuisées, tantôt neuves
Où vont rentrer ses sœurs, moissons qu'on va semant
Sais-tu, notre enfant né sera une rivière
Coulant son calme cours près de coquelicots
Fleurs rouges des années, blessures d'un hier
Où dans son parcours il décèlera échos
Mais les rivières sont lasses, moirant l'azur
De couler bien trop lisses parmi les collines
Épousant les blés mûrs, qui déborderont sur
Les arbres complices, noyant nos mousselines
La maison détrempée abritant nos vieux jours
Nous la restaurerons par nos vers immortels
Le poète est en paix dont le poème ajoure
Le trouble d'émotions témoin d'un univers
Nous serons à la fin deux vieillards magnifiques
Entourés d'animaux de toutes les contrées
Enfin nous vivrons des tendresses féériques
Et notre enfant, nos mots, auront tous tes attraits
Mais puisqu'il faut finir, puisque le monde sombre
Dans la nuée des temps, bâtissons le tombeau
De la mort pérenne, pour abriter nos ombres
Comblant par cette fin notre passion du Beau
*"Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche" (Baudelaire, "Recueillement") )
Albert Bierstadt, "Coucher de soleil dans la vallée de Yosemite" (1868) :
https://www.meisterdrucke.fr/fine-art-prints/Albert-Bierstadt/32893/Coucher-de-soleil-dans-la-vall%C3%A9e-de-Yosemite.html
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amitié
Publié le 14/08/2021
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Bonsoir, Favori !! Et Merci de ce Poème où l'on se balade Et du Tableau, magique au Regard .. Amitié LyS .. |
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