Je dérogerais si je ne faisais l'éloge
De l'ami qui me loge aux bas-fonds de son auge
Ce cruel se nommant Georges tient une forge
Et me nourrit céans de trop de sucres d'orge
Il a sa sucrerie dans la région des Mauges
Je le dénoncerais bien car il me sous loge
Je serais stupide car j'habite en son âme
Je suis son beau visage où je déploie mes armes
Au vrai il est affreux et tout miroir l'alarme
Chaque instant passant lui fait verser quelques larmes
Qu'il est sot l'animal à face couleur Parme
Et pas même capable aux loisirs d'une Dame !
Nonobstant volubile et bavard, gros de sommes
Il erre en peine sur son mail jalonné d'ormes
Dans sa cahute il a ses habits fins de gnomes
Mais la nuit va tout nu la tête sous un heaume
Trop de laideurs veulent que longtemps je m'endorme
Loger avec un tel vaurien à peine un homme !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amitié
Publié le 15/05/2019
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C'est Georges vu par son corps ? ! C'est toi qui lui donne toute cette liberté ? Bon , je ne l'ai pas trouvé trop sympathique sur certains points , d'autres m'ont fait rire , il faut dire qu'il est celui qui te connait le mieux , et on devrait le remercier pour intéressantes informations..lol En tout cas , bravo Georges , cette idée de thème est géniale ! |
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Yuba |
Ha ha je te remercie Assia ! Non ce n'est pas moi ce drôle de logeur, Georges est là pour les assonances en ORGE dont je voulais saupoudrer la 1ère strophe. Toute ressemblance avec une personne existante est non pertinente. Si je m'étais décrit dans mon for intérieur, les mots et surtout les adjectifs auraient été tout autres : génial, merveilleux, unique et que sais-je encore, tant je suis modeste...lol. Tu as raison : c'est bien un portrait d'un personnage qui cache ses vices sous des sourires faux. En écrivant, je pensais au tueur en série Gilles de Rais, qui fût, côté positif un combattant ami de Jeanne d'Arc au siège d'Orléans contre les Anglais, côté négatif un abominable tueur d'enfants, qui lui valut d'être condamné au bûcher par les juges d'Église, et à l'Enfer par la conscience de ses contemporains parents des enfants disparus... C'est pour ça que l'action se passe dans les Mauges, qui se trouvent dans la Vendée (ouest de la France jouxtant la Bretagne, où Gilles de Rais, grand noble de France, possédait plusieurs châteaux dont celui de Machecoul). |
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jacou |
Comme Assia j'ai d'abord cru qu'il s'agissait de toi et je me suis dit que tu ne t'estimais pas comme je te vois lol ! Parfois drôle, parfois un peu frissonnant, ce portrait est très intéressant, j'aime que tu te sois inspiré d'autres personnages pour brosser celui-ci. Merci Georges pour le sourire, un vrai lol | |
grêle |
Merci beaucoup Marine pour ton témoignage qui rejoint celui d'Assia, mais par chance ce Georges est le contraire de moi, enfin j'espère à tout le moins : monstre vicieux, vrai Janus bifrons, laid de l'âme. Ici, mon livre "L'Aliéniste", thriller du genre "Silence des Agneaux" m'a soufflé des idées pour écrire un portrait de monstre, plus ma fascination pour Gilles de Rais le noble combattant tournant assassin monstrueux... | |
jacou |
Georges mon ami, ton texte est une pure "spéléologie" dans les entrailles de l'esprit humain, il faut le lire et le relire pour refaire surface ! Merci beaucoup du partage, mes amitiés. |
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barateur |
Je te remercie Ahmed d'avoir su explorer cette galerie difficile sans t'y perdre, en fin psychologue des profondeurs que tu es, comme je t'imagine en te lisant. Ton message témoigne de ta perspicacité et de ton grand cœur ! Mes amitiés. |
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jacou |
Non, non mon Georges, tu es très loin de ce personnage tout en laideur ! J’ai beaucoup aimé le passage de l’une à l’autre des identités de ce Georges, comme si le mauvais avait une petite conscience de sa noirceur et ne la supportait plus mais ne parvenait pas à la combattre. Je continue, admirative, cette découverte de tes textes ! |
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jorocophael |
Merci ma chère Josiane de certifier que je ne suis pas cet ogre historique ! Te souviens-tu de l'Oncle Picsou ? Je me rappelle qu'il avait près de sa tête, dans les dessins, ses deux consciences qui lui parlaient, sous la forme d'un petit ange et d'un petit démon ?... Tu fais une analyse excellente du théâtre du poème, car c'est bien ça : une conscience bonne prisonnière à l'intérieur d'une conscience mauvaise. Je pense que Gilles de Rais, ayant été combattant pour la foi, et s'étant excusé lors de sa condamnation, avant de brûler sur un bûcher, a dû être visité par ce reste de conscience bonne, et périr en regrettant ses actes ! | |
jacou |
Oh oh oh cet Oncle Picsou, tu penses si je m’en souviens ! Tu me renvoies encore plus loin en enfance que l’Assyrie, découverte dans Civilisation. Il est rassurant de croire qu’il y a forcément du bon même dans le plus mauvais, et qu’il doit suffire de peu de choses, gestes ou paroles pour que le bon prenne le dessus. | |
jorocophael |
Tout à fait bien dit, ah l'Assyrie et Civilisation, je pourrais en faire un roman, ou plutôt un poème évidemment ! Merci encore à toi ! | |
jacou |
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