Une nuit sauvage et vagabonde
Me mène, sous la lumière ronde,
Vers le grand miroir d'eau froide et lisse
Où un reflet d'argent blanc se glisse.

Longs cheveux de la dame de l'ombre,
Rivages clairs à la lueur sombre,
Blonds rayons de son sourire pâle
Dessinent comme un visage d'opale.

Et, des elfes, sous la lune douce,
Portent en ronde sur un lit de mousse
Une enfant sagement endormie
Confiante dans la nature amie.

Des lucioles couronnent ses tresses,
La brise légère fait des caresses
À la belle qui semble défunte
Dans l'onde calme qui d'or se teinte.

Miroitement, poussière étoilée,
Magie de la nuit à peine dévoilée,
Féerie, danse folle, farandole,
Vision d'un rêve qui caracole.

Déjà, l'aube rose en lueur pointe,
Le cortège se dérobe sans plainte.
M'en retourne, seule, émerveillée,
Conter cette nuit, à la veillée.