On m'a enlevé ma mère
Comme on sépare une fleur de sa terre
D'un geste anodin
Mais pourtant si malsain.

On m'a enlevé ma mère
Comme si c'était aussi facile,
D'effacer d'un geste triste,
Le tableau noir de mon esprit fragile.

On m'a enlever ma mère
En me disant, c'est simple,
Tu l'oublieras vite
Dans ta nouvelle famille.

On m'a enlevé ma mère
Et ça m'a laissé un grand vide.
Dans mon regard éteint
Je cherche encore au détour d'une rue,
Une ressemblance quelconque
Qui aurait pu changer ma vie.

On m'a enlevé ma mère
En espérant peut être
Que je vivrai sans elle,
Un simple dossier de plus
Perdu sur une étagère
De ces couloirs sans fin.

On m'a enlevé ma mère
Mais que puis je faire
Sans me battre contre ces lois
Qui régissent les âmes
Cherchant dans leurs nuits
Des réponses sans surprises,
Où un sourire perdu
Dans une mémoire agonisante
Lance un appel de détresse
Pour trouver son amour maternel.

On m'a enlevé ma mère,
Oui, c'est bien triste,
Mais qu'importe les misères
Puisque aujourd'hui, sans chimère,
Je meurs sans peine.