Le détenu

L'angoisse des journées d'été m'étreint
Les jours s'étirent à ne plus finir
S'évader, mon cœur le voudrait bien
Hélas ! Mes jambes refusent d'y consentir

Oh ce mal de l'homme esseulé
Qui sur le vide est rivé
Sans savoir d'où viennent ses déboires
S'affole son cœur enfiévré
De se voir enchaînés
Son univers prend aspect de mouroir
Par le souvenir, son drame est ravivé
Sa douleur à son paroxysme poussé
Ressuscitant ainsi sa douleur

Les minutes l'une après l'autre, passent
Cloué sur les lieux, elles le laissent
Misérable sans aucune valeur
Il a beau se démener, sans cesse
Efforts inefficaces
Sa chance ressemble à un leurre
Son mal est incurable et vorace
Il crie secours de sa place
Ses amis, assistez –le dans son malheur !

Au martyr, pauvre de lui, il est voué
Ainsi l'a voulu sa destinée
Son cœur, est en éternelle révolte
A moult drames il a résisté
Son corps en est ravagé
Sans pour cela plier, quoi qu'il lui en coûte
De terreur ses jours sont hantés
Son âme en est habitée
Pourtant, seule votre indifférence, le déroute

O vous, qui prétendez être ses amis
Tant qu'il est en vie
Pressez vous de lui rendre visite
Par les appels qu'il lance et les cris
De l'innommable il vous avertis
Il faut le secourir au plus vite
Sa parole enfin réhabilitée
Sur vous resplendiras ô amis
S'il a votre soutient comme vous le dites !