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Si nos courbures fuient le regard et l'égard,
Si nos vérités figent, gardées à part,
Autrui se décolore un fond blafard ;
Et nous ne voyons plus qu'une foule pâle,
Grouillante, mais lisse. Là, mais camouflée d'un air égal.
Pourtant dans les jardins des vivantes contrées
J'aime le brin tordu ! L'herbe folle ! L'insecte inattendu !
Aux rencontres inexplorées j'ai le pas qui palpite tel
Un éclair ! Une danse, un chant naissant !
Mais où saisir l'arôme de ta différence
Quand tu fourvoies tes airs ? Comment te reconnaitrai-je ?
Même marchant dans l'ombre de peuples entiers,
Perdus, germes isolés, créatures anodines,
Nous balbutions bien assez de vie pour être ! Et rompre la latence
Du pauvre paysage des accoutumances.
Les milles vents soufflent sur l'infini champ humain !
Les brindilles s'animent et les tiges vrillent !
Pourquoi se replier, chacun, dans le creux d'un buisson,
Y laisser se confondre nos élans, nos ramifications,
Et dans un demi-jour, couvert dans la fourrée,
N'arborer qu'un calme contour
Mimant le balanci des alentours ?
Parti au sauvage bosquet, le regard s'essouffle
Sur la prairie lisse. Ses sourires lâchent
Prise. Peu à peu, des éparses brindilles
Je ne suis plus curieux.
Faut-il la loupe et la main secoueuse
Pour qu'une forme entière s'agite ?
Oublie la chétive mesure de tes mouvements,
Ils n'ont que de vieux prédateurs, fanés :
Les bouches d'ombre d'où pleuvent les distances s'évaporent ;
La nouvelle rosée se surprendra perchée
Sur tous tes détours.
Rejoins même le monde au bord de l'eau.
Nus sur la plage, ensemble à découvert,
Nous tirerons la mue
D'autrui pour le voir ensoleillé.
Qu'importe exposé sur le sable, pas de désert !
De tous les grains du monde des pics se dressent !
Pas d'abri. Rien à imiter. Tout roule et crisse.
A toi la vigueur des formes, et tous les mouvements
Soudain !
Ta métamorphose, voilà notre apothéose !
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Un poème qui délivre de multiples fragrances poétiques, en le lisant une fois l'on a du mal à se retrouver dans ce florilège de vers puis en le relisant l'on s'aperçoit que finalement tout a été placé avec soin pour laisser défiler l'esprit du lecteur qui se fond avec complicité aux visions de ce décor interchangeable qui se veut artistique à volonté. Un grand merci gilesil pour cet écrit novateur et bien plaisant à lire. En te souhaitant une agréable journée. |
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mercury |