FIN DE LA VIE
Fin de la vie, tu souffres en douce
Emprunt d'un sentiment de frousse
De l'hospice à cet hôpital
Ce parcours brutal est banal
Trépasser dans la solitude
En manque de sollicitude
Nous devons crever en silence
Le vide comme unique substance
Tu aimerais voir ta famille
Tes enfants, ta petite fille
Et non ces froides blouses blanches
Professionnelles, mais pas franches
Mise à l'écart de l'agonie
Il faut décéder sans un cri
La souffrance est une indécence
A isoler avant l'Absence
Tu espérais mourir chez toi
Dans ta maison, ton lit, tes draps
Et non dans ce mouroir vidé
De toute personnalité
Vieillards impotents et malades
Considérés au dernier stade
Sont traités comme des enfants
Sans raison, ni discernement
Tu voudrais clore tes paupières
Stopper net ce calvaire
Mais tu n'as pas ton mot à dire
Seulement le droit de subir
Acharnement thérapeutique
Dédicace au progrès technique
Fin de la vie, fin inhumaine
Que l'on institue en Système.
François Ville
Écrit par francoisville
Humeurs, amour & humour
Catégorie : Divers
Publié le 03/02/2018
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"Fin de la vie, fin inhumaine" Alors que la médecine et les médecins doivent assurer une fin de vie dans la dignité. Ça me rend triste.. |
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Isidore2017 |
ayant vécu au c?ur de ce choix il y a 25 ans et que l'infirmier libéral m'a demandé si j'étais d'accord ou pas d'abréger l'insoutenable avec une simple injection et que j'ai dit oui et le oui vient de nul part à ce moment là je me demande ce que vient faire la loi alors que la liberté existe dans ce pays sous réserve qu'on a la force de garder le malade avec soi chez soi il est vrai qu'à l'hopital c'est une autre histoire mais il ne faut pas être aussi réducteur En France on aime bien pondre des lois pour tuer une autre loi et ainsi de suite en attendant quand on a du courage il faut s'en servir pour le bien même si c'est au premier abord un acte qui paraît inhumain qui ne vit pas l'enfer peut-il en définir la teneur qui a le droit ou pas de dire non face à l'agonie à l'immonde à la déchéance une loi ou le c?ur sujet de toute façon infini et si personnel que toutes les positions sont les meilleures |
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James Px |
beaucoup de tristesse mais un regard lucide pour nous faire réfléchir sur ce sujet sensible... | |
romantique |
Oui, le regard lucide affronte la mort et ne se détourne pas de ce qui fait son horreur et l'entoure d'une aura de mystère... Est-ce que nous savons encore mourir en famille, dans l'amour partagé des siens, ou bien est-ce que la médicalisation de tous nos actes nous soustrait-elle à ce savoir mourir qui était une qualité stoïque appréciée autrefois ? Ce que la peur cache, c'est la dépossession complète et l'anéantissement véritable qui saisissent le vif au moment suprême, et nous transforment en chose, en cadavre... Merci François de pousser ce cri contre cet usage travesti de la médecine. |
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jacou |
(Je confirme François, ce doit être l'effet de l'hiver ! lol.) Il est beau et douloureux ce poème. Toute fin de vie devrait être un accompagnement. Merci à toi pour cette sensibilisation. |
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suane |
Isidore, tu mets le doigt sur le problème principal, notre mort se passe maintenant entourée de médecins, à l'hôpital ou à l'auspice, pas chez soi ni avec ses proches. James Px, je trouve normal que la loi encadre la fin de vie, notamment quand elle est déclenchée par des professionnels dont le boulot principal est normalement de sauver ou prolonger l'existence des patients. Sinon, c'est la porte à toutes les dérives. Romantique, c'est un sujet difficile et compliqué, dont on voudrait bien ne jamais entendre parler. Et puis un jour, il faut placer ses parents en maison de retraite, ou alors c'est notre tour d'être placé, sans jamais y avoir réfléchi, on subit. Jacou, on se décharge de notre responsabilité sur les médecins dont ce n'est pas le rôle de faire mourir les gens. Suane, vivement le printemps ! Se voir mourir dans un lieu impersonnel avec du personnel inconnu et professionnel, cela fait froid dans le dos ! |
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francoisville |
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