Second passage
"Mon Dieu ! mon Dieu ! que j'aime donc tes mains !
Vois tu, mon vieil amour ; je les baiserais bien !
Si je n'avais, ce soir, la crainte assurée
De passer, en famill' pour un' vieille piquée.
Le chiffre de nos ans approche quatre vingts ;
Allons nous nous remettre à valser, mazurker ?
Et allons nous sombrer dans le stupre et le vin ?
Adieu, tendre rumba ! Adieu, la chaloupée.
Non, ce n'est pas vois tu, un retour de jeunesse
Qui me jette, ce soir, vers tes très vieilles mains
Abîmées, noueuses, et pleines de rudesse
Pour avoir tant pressé, au rabot, le sapin.
Cinquante ans sur les toits ; ou bien à l'atelier !
Dans l'odeur des copeaux, de la poussière fine
Qui te poudrait les mains et ton vieux tablier
Se collant à la sueur de ton front qui s'incline
Attentif et précis, parfois un peu colère,
Contre les noeuds du bois et la douleur des reins
Que tu me semblais beau, mon bien-aimé p'tit père,
Jusqu'au jour où ferma ton atelier, en Juin.
Ah ! oui ! décidément, je te baise les mains.
Je l'ai ressorti, ce vieux poème d'amour pour mon François, pour le groupe des nouveaux et aussi pour exprimer mon désarroi actuel et mon manque.
Écrit par flipote
Sans peur je balance en ligne Mes mots de mamie indigne.Bien pis ! je persiste et signe.
Catégorie : Amour
Publié le 09/09/2013
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Quelle belle histoire vécue, merci du partage et qu'il revienne vite auprès de vous avec ses mains pleines d'amour. | |
rebecca |
"approche" oubli : le chiffre de nos ans approche quatre vingts | |
flipote |
Très émouvant ! Un poème tout en finesse...8) Bonne continuation ! Amitiés poétiques. Roger |
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rogertibbart |
Les mains dessinent dans le soir la forme de l'espoir qui ressemble à son coeur, j'aime les mains qui caressent, créent, un bel hommage qui me trouble m'attendit. | |
Abdel |
très touchant | |
angelique |
Un joli poème plein d'affection. | |
19552911 |
L'amour nous fait aimer tout de l'autre, et la complicité des années passées ensemble vient renforcer cet amour. Il est vrai que les mains sont une partie particulièrement expressive du corps et traduisent beaucoup de choses. Je suis moi-même toujours émue par les grandes mains si délicates de mon homme. | |
Marouette |
:-) Chère Flipote Nous connaissons votre attachement à votre époux. Il me rappelle celui de mes regrettés parents et m'émeut donc particulièrement. Je ne doute pas que tous ceux qui vous apprécient formulent, comme moi, des vœux pour son prompt retour près de vous. |
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Mokolo |
Poème écrit avec le coeur. J'espère que la santé de ton François s'améliore et que tu peux lui rendre quelques visites. Bisous. | |
TANGO |
J'ai trouvé ce poème chaleureux (je crois que c'est le terme qui correspond le mieux à ce que j'ai ressenti). A la fin je me suis surpris à sourire, et pourtant pris d'une certaine mélancolie. Très beau poème. PS : bien que ne connaissant pas votre François, ni vous chère flipote, je vous souhaite tout le bonheur supportable ! |
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aliasniamor |
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