Ils tourbillonnent parmi d'autres dans la légèreté et la quiétude. Peignant de magie ce ciel, barbouillant de leurs ailes la fluidité et l'arrogance de savoir voler. Ils sont là, à nous prendre de haut. Semblent toujours au-dessus des problèmes et de la conscience. Leurs corps n'est pas un fardeau, alors ils nous guettent, nous émiettent, se moquent de nous et de notre poids. Ils nous épient avec tendresse et ironie autant que nous les regardons en rêvant.
Mais qu'ils sont beaux.
Ils dessinent parfois une flèche, un futur, et d'autres fois font un nuage de leurs corps en se mouvant comme des grains de sable par une tempête folle.
Maintenant, imagine le ciel sans eux.
Maintenant, imagine le ciel sans eux.
Et c'est nous qui les tuons.
Nous volons le ciel de ses oiseaux.
Nous, choses avachies et moches, d'une beauté merveilleuse qui se cache derrière un esprit conquérant.
Que je n'aime pas ce mot, conquérant ! Comme si l'emprise d'une terre pour soi, d'une femme pour soi, était une victoire.
Nous ne sommes que des braconniers tuant à petit feu nos plus beaux espoirs. L'espoir est l'oiseau, et le feu est notre appétence à la conquête.
L'espoir est tous ces animaux qui n'ont que la mécanique de leurs aptitudes pour vivre. À l'encontre des précipices, nous ne pouvons que voler. Mais ne surtout pas voler le ciel de ses oiseaux.
Écrit par feuille_au_vent
à l'heure des feuilles mortes, la fumée est belle.
Catégorie : Evasion
Publié le 19/06/2019
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Tu condamnes de la façon la plus séduisante, par ton poème très expressif et lyrique, la gente humaine, Jonathan ! Les oiseaux, s'ils étaient comme dans le film d'Hitchcock et représentaient l'ensemble du genre animal, qu'est-ce qu'ils auraient à nous faire payer ! Nous avons soumis la Terre entière, volé le ciel où certains ont placé des anges ailés selon leur croyance particulière, mais qui se soucie des oisillons tombés du nid lorsque nous abattons tant d'arbres ? Si bon, ton poème est le noble appel d'un coeur blessé sous la mitraille de nos bêtises sacrilèges ! |
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jacou |
Bientôt les oiseaux ne seront plus qu'une légende, et on pourra les prier... Je te remercie grandement Georges pour ton juste commentaire. Les pesticides, l'uniformisation des paysages, la sur-exploitation agricole, la pêche industrielle, la pollution, le braconnage... sont autant de causes qu'il est difficile de freiner. |
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feuille_au_vent |