Lucie naquit dans un brouillard épais
Si épais que sa mère se perdit dans la forêt
Et son père, trop peureux pour s'occuper seul d'elle
Parti sans un bruit dans un pays d'étincelles.
Alors Lucie, apprit les choses de la vie
Parmi les étoiles qu'elle aimait tant
Et tous les soirs, lorsque les jours devenaient nuit
Elle chantait au lieu de rêver.
Une voix de lune
Si belle si douce
Une voix lactée.
Bien ailleurs, il y avait Gaston
Qui était un simple garçon
Portant un costume de Gargamelle.
Il était comme ça Gaston
Un peu mignon, un peu brouillon
Et quand même assez brèle !
Mais De Gaston, il y avait surtout son père, un homme sûr et puissant. Oh oui ! Un homme surpuissant.
Gaston apprit beaucoup de son père. Gaston apprit que s'il voulait, alors il avait. C'était sa devise : J'ai ce que je veux, si je le peux !
Car son père lui enseigna que la vie n'est dure que pour les faibles. Mais si l'on montre des dents pointues, la vie se laisse croquer facilement.
Des cafards dans ta bouche,
Même si le goût est amer.
Il vaut mieux des sourires cariés
Que des pleurs vers ta mère.
Gaston était mignon garçon
Avec ses belles et grandes bouclettes
Il affichait pourtant un air méchant
Parait même qu'il n'aimait pas les bonbons !
Gaston voulait paraitre dur et faire comme son père
Alors, lorsqu'il portait son costume de Gargamelle
Son pistolet à eau devenait tempête
Des cours de récré, Gaston était le maitre.
Pendant la récréation, Gaston et sa bande aimaient arroser les autres enfants de son pistolet à eau jusqu'à les tremper. En été, en hiver, qu'importe, tout le temps. Gaston voulait ainsi montrer sa supériorité. Ils étaient les terreurs de la récré. Car toujours arrosés, Les autres enfants avaient l'âme bien trempée.
Lucie n'aimait pas vraiment l'école, mais elle détestait encore plus les méchants orages qui trempaient son frêle corps. Alors pour apaiser ses tourments, elle voulait vite s'instruire et devenir grande pour contrer de mots la pluie. Lucie écoutait donc en cours comme on écoutait des oiseaux chanter, c'est à dire en souriant et la tête penchée.
Pendant un cours, la maîtresse interrogea Lucie sur ce qu'elle comprit de la leçon.
- Je ne vois pas en quoi cette leçon me fera devenir étanche ! Répondit Lucie en grognant.
La maîtresse laissa cette réponse courir sans la rattraper, car elle aussi fut un jour une enfant.
Déçue de sa journée, Lucie partit vers un autre pays, le pays de la forêt pour trouver sa destinée.
Elle put rencontrer une de ses rivières qui s'écoule éternellement. Lucie serra la main et les yeux de la rivière, par politesse d'abord, puis pour la remercier et continuer sa route.
Lucie rencontra la forêt
Lui chuchota ses douleurs
Serra la main à la beauté
Pour y plongeur ses torpeurs.
Les animaux ont accueilli
Lucie qui cherchait la vie
Et surtout des champignons
Que cette orpheline a cueillis
Et puis quelques plantes aussi
Lucie sombre et recueillie
Ne trouvant pas de lapins mignons
Pour accompagner de ces denrées
Le foret avec elle, pour le souper.
Mais là-haut, au-dessus des cimes des arbres, un fracas retentit. C'était l'heure de l'orage et Lucie n'avais rien pour s'en protéger. Aussi, Lucie pensait que c'était Gaston qui contrôlait l'orage. Sûrement l'habitude d'être trempée à cause de lui !
Lucie s'enfuit
Puis se rattrape
Eaux maudites
Son cœur qui fuit
Lucie s'enfuit
En sauts de cabris.
Lucie s'enfuit plus vite
Puis se rattrape plus vite
Paniques maudites
Son cœur qui fuit plus vite
Lucie s'enfuit plus vite
En saut de cabris (toujours plus vite).
Bong !
Une grosse pierre arrêta sèchement sa course folle.
-Regarde-moi Lucie ! Je suis une pierre. Laisse-moi me reposer, j'ai bien mérité ma vie passée.
- Et puis regarde Lucie ! Ce papillon qui se dépose sur mon épaule.
Lucie, préféra regarder les nuages s'assombrir et gronder.
- Oui c'est un papillon… C'est bien… Vas-tu me montrer le vers qui se dérobe sur la terre ? Dit Lucie en boudant.
- Regarde mieux, je t'en prie, Ses grandes ailes pour un si petit corps.
Regarde-le ! Voler à la recherche de sa bien-aimée, la fleur.
Que fais-tu donc de ses couleurs épuisant les peintres les plus fantasques ? Que fais-tu de ses grandes ailes fragiles qui le portent ainsi, élégamment ?
Écoute le nous fredonner son spectacle et sa vision, si petite qu'elle soit, laissons nous nous transporter par ses ailes. Ce papillon vole comme il interprète le monde, comme tourne les ivresses d'une fée et le retour à la réalité. Il est à la fois le messager de l'ignorance et la beauté de la nature. Il est le plus stupide des poètes, et le plus magnifique.
Regarde donc son art !
J'ai de l'admiration pour son art…
L'art du papillon.
Ah ! Ce que j'aimerais devenir papillon, mais je ne suis qu'un gros caillou, sans jambes, sans ailes. Et pourtant ma vue m'offre le plus beau des spectacles. Il ne me faut pas grand-chose, dans la forêt, je suis heureux.
Lucie, revenant du pays de la forêt, se demanda : si le papillon avait l'art de voler, qu'elle était donc son art à elle ?
Lucie l'orpheline trouva un parapluie
Contre les garçons et leurs dents.
Elle se promène depuis comme un enfant
Car d'ans, elle n'en a que dix.
Il est donc normal qu'elle ne se promène pas en adulte
Se dit-elle amusée.
Son parapluie fait fuir les méchants
En leur souriant bêtement.
Il vaut mieux un sourire que des lances
Se dit-elle pleine de bons sens.
Lucie virevolte et chante de douces contines
Avec son parapluie ouvert bien sûr
Car sinon il ne serait pas bien utile.
Que vous pouvez être bête...
Se dit-elle en dansant.
Mais le parapluie de Lucie s'envola au vent
Un jour de tempête, un jour de pluie.
Lucie a grandi et le vent l'a compris
Il fallut lui enlever ce doudou à onze ans
Car elle doit affronter les méchants tendrement...
Courageuse, les poings serrés, prête à en découdre
Lucie partit au front, les yeux canon à poudre
Mais quelle ne fut pas sa surprise
Lorsqu'elle surprit Gaston sans son costume !
Le costume de Gargamelle qui lui était maintenant trop petit.
Il le portait car il voulait être grand avant le prochain printemps.
Et de Gaston sans costume, et de Lucie sans son parapluie
Le vent les poussa l'un à l'autre.
Qu'il est bête ce vent.
Lucie naquit dans un brouillard épais
Si épais que sa mère se perdit dans la forêt
Et son père, trop peureux pour s'occuper seul d'elle
Parti sans un bruit dans un pays d'étincelles.
Alors Lucie, apprit les choses de la vie
Parmi les étoiles qu'elle aimait tant
Et tous les soirs, lorsque les jours devenaient nuit
Elle chantait au lieu de rêver.
Une voix de lune,
Si belle si douce,
Une voix lactée.
Écrit par feuille_au_vent
à l'heure des feuilles mortes, la fumée est belle.
Catégorie : Divers
Publié le 01/05/2018
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J'avais déjà publié une petite partie de ce texte, mais je voulais en faire quelque chose de plus complet. | |
feuille_au_vent |
L'impression (agréable) de lire un conte, ou un roman d'apprentissage... Magnifique, quoi qu'il en soit. |
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Zigzag |
Merci Zigzag :) | |
feuille_au_vent |
Feuille ce texte m'a emu aux larmes, c' est un superbe conte , merci | |
Estaile |
Merci Estaile ! | |
feuille_au_vent |
Quel conte ! Brillantissime ! | |
Moi80 |
Merci beaucoup Moi80, c'est très gentil ! | |
feuille_au_vent |
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