J'habite un logement social
Où les pauvres nantis atterrissent
On s'y entasse à plusieurs
Depuis déjà plusieurs années
Ma meilleure amie, la détresse
Se gave de petits granules
C'est qu'il y a plusieurs à gérer
Dans ma tête désorganisée
Je suis rarement joyeuse
Je suis au neutre ou en colère
Ça se bouscule dans mon cerveau
Je n'sais pas comment l'expliquer
D'une visite au psychiatre
On vous colle une étiquette
Celle de grand malade de tête
Celle de l'industrie pharmaceutique
Le caractère endémique de mes pre scriptions
Joue en défaveur d'un avis éclairé
En effets secondaires, je suis soumise à tout
Je suis majeur mais inapte aux décisions
C'est ce que disent les hauts scolarisés
C'est ce que disent mes colocataires
Sous la dépendance du monopole psychotrope
Que reste-t-il de nous dans tout ça ?
J'habite un logement social, loin de la société
Mon quotidien se résume à bien peu d'activités .
Je m'ennuie, je tourne en rond, je me mets en colère
Ça y'est, j'ai droit à une petite granule, faut pas s'énerver
* Une petite pensée pour les gens à troubles de comportements que je côtoie chaque semaine*
Écrit par fee-de-ble
la beauté est là où on s'y attend le moins
Catégorie : Social
Publié le 23/02/2019
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Serait-ce un CAT, ce "logement social" ? Les personnes qui ont des troubles du comportement sont gavés de pilules et gélules et comprimés et solutions buvables, de toutes les manières possibles. Les déprimés et les stressés et les dépressifs également. L'industrie pharmaceutique a de beaux jours pour elle, surtout ici en France où la consommation est grande. Mais la question essentielle serait un équilibre de vie, fragile, à restituer à ces personnes souffrante au premier chef, ne passant pas trop, plutôt moins que plus, par l'abus des médicaments qui sont après tout des substances psychotropes pouvant se révéler dangereuses pour l'équilibre mental. Merci beaucoup Fée de penser aux démunis de la vie que sont ces personnes en souffrance. |
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jacou |
Je soutiens vos camarades ! Je suis passé par une dépression mais, à part un somnifère, m'en suis sorti sans médoc', sans doute parce que j'ai eu la chance d'avoir une réelle écoute. Une pilule, quelques hormones et molécules ne résolvent pas tout, c'est une solution rapide et pratique, mais parfois un moyen d'ignorer les problèmes. Je ne sais plus qui a dit "les médocs, moins on en prends [sous-entendu, si nécessaire], mieux on se porte" mais je suis de cet avis et espère que la médecine prendra une direction plus humaine, pour tout le monde. |
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Zigzag |
La médication est la solution simple et rapide pour régler le problème d'ordre psychologique quelqu'il soit. La puissance de l'industrie pharmaceutique n'aidant pas à rendre les soins plus humanisés. Quand on sait que les effets secondaires des psychotropes à long terme empire la situation de la personne, y'a de quoi se poser des questions. Merci Zigzag et Jacou pour avoir apprécier cet écrit sur un sujet dont on ne parle pas assez | |
fee-de-ble |
Il me touche beaucoup ce poème ... Chacun de nous peut avoir autour de lui des gens qui souffrent mentalement . Les "drogues" peuvent être bénégiques au début ,aider à calmer les crises à mieux dormir mais un soutien et une écoute doit accompagner le traitement... Merci Fée pour ce généreux partage ! |
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Yuba |
Merci Yuba, je suis d'avis également que l'écoute et le soutien psychologique a une bonne part bénéfique dans l'amélioration des problèmes d'ordres psychologiques | |
fee-de-ble |