(Histoire courte)
J'ai un faible pour ce qui pique. Les chandails de laine, les orties, les aiguilles, les épées et les abeilles. Cette habitude me vient de mon enfance sans doute, où presque tous les repas étaient rehaussés de piments forts, mais je n'en ai aucune preuve formelle.
Souvent, ça me démange et je suis incapable de résister à l'envie de me frotter à nouveau contre l'objet qui attise cette sensation. C'est comme un besoin irrépressible, une envie folle de savourer l'extrême dans l'instant présent.
Rien ne peut arrêter cette pulsion, pas même les cris, les réprimandes, les gros yeux et les menaces. J'aime les sensations fortes, je l'assume dans toutes les pores de ma peau. Il ne m'est jamais venu à l'idée de la réprimer, l'endormir, ce serait la faire souffrir atrocement sans raison valable.
Je vois bien, autour de moi que cela dérange, que ça irrite, mais rien, rien ne peut faire taire cette pulsion. On a souvent essayé de la détruire par d'honteux mensonges, mais je suis ratoureuse et j'ai toujours su les contourner sans bavure, en apprenant sur le bout des doigts la façon la plus efficace de me faire discrète, dire les bons mots et surtout à imiter à merveille un visage impassible devant l'objet de ma convoitise. C'est ce qu'on appelle la débrouillardise je crois ou peut-être l'intelligence ou un mélange des deux, un psychologue le saurait mieux que moi.
Mais peu importe, ce soir, je passe à l'acte, deux jours déjà que je ne peux m'abandonner à ce doux penchant, j'en ai des boutons partout! J'ai déjà un plan bien défini pour accéder à la libération de ma satisfaction. Ne reste que le bon moment à saisir.
Ça y'est l'heure est arrivée! Je me faufile subtilement dans la chambre de mes parents, mes yeux s'égarent un instant sur un tas d'aiguilles renversées sur le sol, des cactus aux épines hallucinantes, mon cœur bat la chamade, mais je résiste, je sais qu'il y a quelque chose dans la garde-robe de plus stimulant. J'ouvre la porte, sans faire le moindre grincement. Je pose le pied sur le tabouret, ma main cherche l'objet de ma folie, un flot d'adrénaline emplit mes veines, ça y'est je l'ai! Je me délecte de sa sensation entre mes mains puis j'ouvre mes yeux sur ce qui sera mon prochain cadeau d'anniversaire.
Que voulez-vous je n'y peux rien, toute petite, j'ai été piqué par la curiosité, ce n'est pas si grave de savoir à l'avance une surprise, mes parents n'ont qu'à être plus malin que moi!
Écrit par fee-de-ble
la beauté est là où on s'y attend le moins
Catégorie : Divers
Publié le 16/11/2020
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Divers à découvrir... | Poèmes de fee-de-ble au hasard |
Annonces Google |
Bonsoir, Histoire qui a du … piquant ! Bravo ! LyS … |
|
Lys-Clea |
C'est un peu un conte ton écrit fée que du coup je vois la belle au bois dormant galopant dans les couloirs à la recherche du rouet ... Alors est ce un défaut la curiosité ou une porte ouverte pour l'aventure. .. Merci pour ton écrit un peu autobiographique :) |
|
MARIE L. |
ouf j'ai cru que tu avais la gale très marrant |
|
justine |
Merci à tous! | |
fee-de-ble |