Déjà le petit matin noie son chagrin
Dans le rose bleu où perle la rosée.
Une aurore pudique voile son teint
D'un léger frisson humide à ses pieds.
Les feuilles cherchent en vain le blanc soleil
Dont la face jaunie désormais parait,
Elles qui, hier encore, habillaient la treille
De la couleur qu'un jeune été permet.
Oubliés déjà les longs crépuscules
Dans la touffeur insomniaque des soirs
Où menaient grand train les conciliabules
Des cigales ivres de pins et d'espoir.
La nature se meurt d'avoir trop vécu.
Chaque jour un peu plus elle s'enterne
Et partout alentours on ne compte plus
Les oripeaux que l'automne place en berne.
La terre prend enfin sa revanche
Des fous qui d'elle voulaient s'émanciper
Dans le ciel vidé et bientôt sur la branche
Tous seront partis, morts ou enterrés.
Écrit par eliosir
"les paroles s'envolent" et les écrits ne savent pas ce qu'ils perdent !
Catégorie : Pensée
Publié le 11/09/2020
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Tu chantes les ors de l'automne, Eliosir, les frissons des feuilles, et tout s'ordonne au monde pour aboutir à ce beau soir : la mort du soleil, la venue de la nuit conquérante ! Te lire est un plaisir, merci à toi de publier parmi nous ! | |
jacou |
Merci Georges. L'automne n'est pas ma tasse de thé (je pense que cela se voit). Je sais bien qu'il faut une respiration au monde qui monte et qui descend mais l'ascendance est pour moi tellement synonyme d'évolution et d'optimisme que j'ai du mal avec cette régression saisonnière. En tout cas, je suis d'accord avec toi, il faut des silences pour apprécier la musique, du froid pour goûter à la chaleur et...des compliments comme les tiens pour juste continuer à essayer de penser le monde. Alors ... merci encore! | |
eliosir |
Un très beau poème dont le rythme lancinant pousse le lecteur vers l'extinction du feu de l'été. C'est très beau. Vous parlez d'ascendance et de regression saisonnière . Vous savez, si vous portez un regard different sur cette saison qu'est l'automne, vous y verrez peut-être une flamboyance dans les couleurs qui explose sous le regard attentif. En tout cas, ce poème est dans la lignée romantique. Merci. |
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Iloamys |
Un début d'automne tout en mélancolie, de celle dont émane une grande beauté, celle qui touche le coeur en ses tréfonds. Tout est exprimé avec beaucoup de sensibilité, les mots étant comme ces feuilles d'or qui s'envolent une à une au vent frais. C'est vrai que cette saison porte en elle cette mélancolie de la nature qui se prépare à s'endormir dans les frimas, mais c'est pour renaître plus belle au printemps. Merci beaucoup pour ce poème qui me touche, amoureuse de l'automne que je suis. Je le mets en mes favoris! Tout amicalement :) |
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Matriochka |
Magnifique ! J'ai lu comme si j'obserais la fin de l'été et sa métamorphose en automne comme un spectacle qui évolue dans le temps... A fin d'une choses est toujours le début d'une autre ou la préparation d'une nouvelle plus merveilleuse... Merci et bravo Eliosir pour cette belle lecture ! |
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Yuba |
Merci Iloa. Matriochka, je n'aime pas trop l'automne pour plusieurs raisons mais j'aime quand même plonger dans la nostalgie qu'il m'offre (car je sais très bien nager en nostalgie ;-). Dans vos favoris, mon petit poème ne connaîtra pas les frimas et cela me rassure pour lui. Merci. Yuba, votre lecture est toujours un plaisir apprécié et j'ai une requête à vous faire: pourriez vous nous parler de l'automne qui doit être à coup sûr très différent sous vos latitudes, vos ressentis etc... tout cela dans un beau poème dont vous avez le secret? Ce serait comme un voyage pour nous. |
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eliosir |
MAGNIFIQUE ... je vous rejoint en tout point l'automne est une saison triste ... merci eliosir :) |
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MARIE L. |
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