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Trois poèmes du Saule
(études de couleurs phoniques)
(1er sonnet : rimes terminales masculines féminines - euille/ eur -inversées des quatrains aux tercets, cf. le sonnet en "yx" de Mallarmé)
I
Pas un mot, pas un vent… Rien, mon Saule, n'effeuille
Un si frêle miroir où déjà le jour meurt…
Mais entière et parfaite est la paix qui m'accueille,
Et mes pas semblent faits pour ces lieux sans rumeur.
Te voici, mon bel Arbre, et si doux je les veuille,
T'approcher de ces pas ne m'en fait pas moins peur :
Moire offerte à mes yeux par un ciel couleur feuille,
Trop d'espoir, trop d'amour peuple et hante mon cœur.
Qui ne sait, beau Miroir, que la vie est un leurre ?
Que la mort est légère à qui veut que tout meure ?
Les bois purs de tes bras sont d'un tendre cercueil…
Tu m'as dit bien souvent que tout vient à son heure ;
Mais du mal - mais du bien, je ne sais - que j'effleure
Pas un mot, pas un seul, qui défende le seuil.
§§§
(2éme sonnet : rimes a et b - oire / ien - conservées des vers 1 à 14)
II
Me voici devant toi… Découvrant mon histoire…
Me voici découvrant - mon regard dans le tien –
Quels chemins j'ai suivis en longeant l'onde noire,
Quels chemins jusqu'aux bords où la soif me retient…
Me voici devant toi... Libre à toi de m'en croire :
Tant d'amour est en moi que nulle eau n'y peut rien…
J'ai marché tout le jour dans l'espoir moins de boire
Que de perdre en tes bois maint chagrin toujours mien.
Mon pur Saule, aide-moi… Mon bel Arbre de gloire.
S'il est vrai que mon bien m'est trop grand pour le croire,
Mes chagrins sont d'un poids que trop d'ombre entretient :
Aide-moi, d'une branche, à franchir cette eau noire…
Terme pur des chemins dont mes pas font mémoire,
J'ai marché, tout le jour, sans espoir d'autre bien.
§§§
(3éme sonnet ; travail des nasales, on / in - retrouvées à la rime, et des semi-voyelles "oi")
III
Ou bien Moire ou miroir… Ou mon Arbre aussi bien...
Plus d'un nom vous convient, composant l'or et l'ombre ;
Et plus d'un vous sait peindre, à la fois clair, et sombre,
Et soignant ou blessant plus d'un cœur - dont le mien...
Ou bien Moire ou miroir… Plus d'un nom vous convient ;
Plus d'un nom qui m'est cher - et mon Saule est du nombre...
Mais un seul, deviné dans vos yeux faits d'eau sombre
Est doré de moissons dont l'été ne sait rien.
Ou bien Moire, ou miroir, ou mon Arbre au besoin :
N'en crois donc point mon cœur m'être lourd à ce point
D'être sourd à ce nom, moi qui suis moins qu'une ombre ;
http://theatreartproject.com
Mais au moins, d'un regard, donne-moi le moyen
De ne point me noyer dans l'émoi qui m'en vient...
Dans la chair de tes bois
me voici moi qui sombre.
§§§
(Ceci est un travail parallèle, de délassement, d'un travail de longue haleine portant sur la poésie destinée au théâtre : cf. "http://theatreartproject.com")
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Original, je n'aime pas trop me faire expliquer un poème mais ici c'est très discret. Bonne continuation dans tes exercices " de délassement" et dans ton travail plus ambitieux. | |
jacques roeuve |
Bonsoir Eléna J'ai déjà eu le plaisir de lire ces trois versions et ne me lasse pas de les relire. C'est pour moi un exercice de "haute voltige" qui m'épate. Bonne continuation |
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Albatros |