Il est six heures vingt-trois et il va arriver
En haut de l'escalier, un café à la main;
Il ira s'appuyer à ce poteau en pin,
Comme chaque matin, elle va espérer.
Espérer un regard de l'homme de ses rêves
Avec qui chaque nuit en secret elle recrée
L'union qu'on veut sacrée, le goût salé-sucré,
La passion amoureuse dont trop souvent on crève.
Espérer le courage d'échanger quelques mots
De parler de la pluie et du beau temps aussi:
Le banal avec lui ressemble à l'inouï
Du moins le pense-t-elle sur le quai de Nemo.
Espérer qu'il remarque l'étincelle en ses yeux,
Elle qui lui paraît comme le feu de l'âtre
Dévorant de ses flammes le rideau du théâtre
De la vie, de ce jeu dont la règle est l'adieu.
Il est six heures vingt-sept et il va arriver,
Ce train si importun qui va lui enlever
Cet homme et le doux songe qui se noie dans les brumes
Comme chaque matin pleurant son amertume.
Écrit par chriseline
Emoi des mots
Catégorie : Triste
Publié le 25/09/2013
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