De passage à Tamezret, le 19 avril

...

Il fait trés chaud le petit village est accueillant
Le patron du café nous verse de l'eau de fleur d'oranger
Sur les mains puis sans nous prévenir sur la tête

Pendant qu'il prépare notre repas
Nous allons visiter un musée des traditions berbères
Nous plongeons dans le passé de la région

Les châles sont ornés de motifs chrétiens juifs et arabes
Le syncrétisme de la culture berbère est étonnant
La symbolique s'équilibre entre ouverture et protection

Les pièces sont fraîches car creusées dans la roche
Sous les lits des souterrains permettent de s'enfuir
En cas d'alerte

De retour à Djerba, 19 et 20 avril

...

Nous revenons à Djerba par la chaussée romaine
La Ford se conduit facilement
Mais ne tient pas bien la première

Pour notre dernière nuit
Nous sommes hébergés à l'hôtel des Lotos
En face de la marina avec vue sur la mer

J'ai demandé au serveur
Qu'il nous apporte une bière une vraie "avec de l'alcool"
Elle est délicieusement fraîche nos vacances touchent à leur fin

Face à la mer paisible le Tai Chi Qi Gong trois
Nos gestes lents se fondent au gré du flux et du reflux
Stéphane lui aussi s'est tourné vers la mer

Sur la plage de la côte sauvage
Cinq jeunes filles fêtent l'Aïd les pieds nus dans l'eau
Elles nous invitent à danser avec elles

La mosquée vigie de Sidi Jmour est blanche et immaculée
Ecartelé entre deux arbres
Un mouton vient d'être sacrifié

A midi nous cherchons le marché aux poissons
Nous avons prévu de nous le faire griller
Encore faut-il arriver à l'acheter

Je ne sais pas comment Stéphane a trouvé
Quelqu'un pour nous aider
Il se trouve que c'est encore un marchand de tapis

Une ouvrière s'efforce de m'apprendre le geste du tissage
Elle doit s'y reprendre à plusieurs fois pour que je saisisse
Les bons fils

Poupées de plastique du musée de Guellala
Rites de mariage de toute l'ancienne Tunisie
Les jeunes femmes sont gavées pour être de belles oies fertiles et "laiteuses"

Agacée je sors dans le jardin pour photographier des fleurs
Chacune d'elles est unique le vent porte leur parfum
Leur beauté profite à tout le monde

L'avion quitte à présent Djerba
Par le hublot je vois s'éloigner les lumières de l'île qui meurent dans la nuit
Je laisse un peu de moi là-bas

Vue d'en haut ou de loin la Tunisie ressemble à un mirage
On a dit que les voyages forment la jeunesse
Qui a dit qu'il y avait un âge pour se former ?

Quand même c'est bon de rentrer chez soi
Même à une heure aussi tardive
Mes enfants dégringolent les escaliers pour venir m'embrasser

Il n'est pas facile de revenir aux réalités
Tant que la tête le corps l'esprit sont pénétrés d'autant de sensations et d'images
Au bout de ma plume doucement je les laisse s'écouler à travers l'encre sur le papier ...

FIN

NDV. 22 avril 2008