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Mes yeux s'ouvrent plus grands sur ces arbres qui colonisent les pentes avec une âpre obstination.
Le fût tronqué rescapé des tempêtes, ils se dressent droits.
Au loin, un clocher le dispute au faîte des arbres, magnifique messager d'un village rose qu'on n'a vu qu'un instant.
Sur les versants, d'anciennes terrasses étirent leurs maigres champs.
Encore un village perché sur une colline. Voilà les Appenins.
Nous traversons les lits de rivières sinueuses empierrées de galets.
Un panneau annonce que nous sommes en pays de Ligurie.
Je me plais à perdre mes yeux dans ces innombrables côteaux à la découverte de l'inconnu.
Nous traversons de nombreux tunnels autant de parenthèses qui me distraient de ma contemplation.
J'aime ce qui est beau.
J'aime même ces carrières de graviers qui ont l'air abandonnées.
En réalité, rien n'est abandonné ici-bàs car toujours la nature reprend ses droits et la vie ressurgit même là où il n'y avait plus que le néant. Tout à coup des vignes palissées, à hauteur d'homme.
En cette saison qui marque l'aurore du printemps, apparaissent les premiers arbres fleuris.
Un jaillissement de fleurs roses.
Mon ignorance ne me permet pas de leur faire l'hommage de les nommer.
Je ne peux que les apprécier en silence, presque honteuse.
Plus loin, surgit une ville industrielle.
La première image est un empilement de conteneurs devant une gare de triage.
C'est qu'ici la vallée s'est élargie en plaine, la montagne est repoussée plus loin.
Dans cette partie de l'Italie, l'espace est rare, ville et campagne sont imbriquées.
En arrière-plan, les montagnes dénudées, aux flancs semblables à des cratères de lune, semblent plus âpres.
A l'avant de ces montagnes, des collines plus douces où à mi-pente, s'accrochent les lignes minces des villages, s'étendent paresseusement.
Je m'attarde.
J'invente des maisons d'inconnus que je ne rencontrerai jamais...
Une autre carrière, on dirait du marbre.
Encore des pans de montagnes cassées.
On taille dedans de grands blocs blancs, gris ou roses. Le reste est gravier.
Sur le côté une publicité Carrefour.
Puis une succession de maisons aux tuiles plates et rouges.
La fraîcheur d'un lac où se baignent des saules et encore des trous dans la montagne.
Des bosquets de pins parasols rappellent la Méditerranée toute proche, mais à peine plus haut dans la montagne, le climat se fait plus rude. C'est là que sont les vieux villages.
La modernité, elle, s'est étalée en bas le long des routes et des autoroutes comblant les espaces vides.
Des serres horticoles s'alignent sagement.
Les toits des maisons ici ne sont pas très pentus.
Il y a des pins qui ressemblent à de minces baobabs avec des troncs tout noueux et joufflus et au bout des éventails de branches serrées comme de gros brocolis.
Leur manière originale d'être au monde me fascine...
Il n'est que 6 heures de l'aprés midi et le jour s'obscurcit déjà.
Une partie des rayons du soleil est comme capturée par les montagnes et les collines.
Celles que nous traversons maintenant sont plantées d'oliviers.
Un vert argenté élégant d'où monte une impression d'acidité. Certains sont reliés par les filets rouges de la cueillette.
A droite, on recommence à voir la mer.
Depuis combien de temps, je ne saurai le dire.
Nous arrivons bientôt à Florence, la belle de la Toscane.
NDV, marathon de Rome 25 mars 2001
Écrit par calsior
A qui la poursuit
la luciole offre sa lumière ! ôtomo Oemaru Catégorie : Divers
Publié le 03/01/2008
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J'ai pensé que ce texte écrit dans le bus qui me conduisait au marathon de Rome était suffisamment poétique pour être posté ici. Mon esprit était bien peu occupé par mes performances sportives ! | |
calsior |
Très très bel écrit qui fait voyager...je l'imagine récité...c 'est mieux encore ! | |
Alexandre-glaucos |
Merci à vous tous. | |
calsior |