Quel beau parleur, ce camarade !
Infatigable narrateur de tirades
de Londres, il nous raconte Stalingrad
de sa belle résidence de Monaco
raconte la vie quotidienne à Moscou,
où les gens s'entraident beaucoup

Et il veut qu'on avale ses salades
Le camarade !

Il sillonne les rues de Paris en limousine
nous racontant les sacrifices de Lénine
Habitué des lieux réservés à la jet-set,
pleurniche à l'évocation de Cosette,

Toujours à la tête de la parade
premier à monter sur l'estrade
Le camarade !

Pour défendre les idéologies travaillistes
avec sa ferveur de grand syndicaliste
en digne militant de la révolution socialiste
plus il ment, plus il monte en grade
Le camarade !

Les gens applaudissent et acclament
il y en a même qui versent quelques larmes
à la mémoire de ceux qui sont passés par les armes
victimes des Impérialistes, ces néo-esclavagistes
Maudit ! Soit leur mode de production capitaliste

Épargnez–nous vos mascarades, camarades !

Les temps ont bien mis à nu vos vanités
bientôt vous n'aurez plus le droit de citer
Il faut bien un jour soit faite la vérité
et vous serez vomis par la société
Vous, et tous vos faux dévots
fallacieux et véreux jusqu'au os

Disparaîtront à jamais vos idées rétrogrades !
Faux camarades !

Fini le bon vieux temps des barricades
est révolu, aussi celui des cavalcades
sans rancunes, je vous réponds par cette boutade :
Saint-Pétersbourg n'est plus Leningrad
et cessez de nous rendre malade
Faux camarades !

barateur
le 05/11/2017