ô ! Ramier…
Beau biset, messager aux ailes d'azur,
Va et vogue au gré du souffle des cieux,
Vers celle qui a dans le saphir des yeux,
La source qui m'étanche de ses eaux pures.
***
Dis lui que dans le désert de l'absence,
Je reste chaque nuit à sculpter les ombres,
A l'image de sa chevelure qui danse,
Au moindre frisson d'air qui se cambre.
***
Les mêmes étoiles, témoins de nos ébats,
Me regardent de leurs éclats attristés
Pleurer à côté de mon feu qui combat,
Les armées de la nuit aux douleurs ameutées.
***
Garde-toi d'être épris de ma belle,
Sa beauté surpasse celle de tes colombes,
Tu aurais vite fait de perdre les ailes,
Et marcher sur ses braises qui flambent.
***
Prends alors les flots de mes larmes,
Pour éteindre ton cœur en feu,
Ils n'ont pu étouffer mes flammes,
Tant que son absence habite mes lieux.
***
Nous avons connu l'ivresse de l'étreinte,
Unifiant nos passions en un même élan
Pour toucher la cime de l'harmonie atteinte,
Par le don sublime des corps cédants.
***
Etre son rêve était ma félicité,
Où un seul cœur battait pour deux,
Modulant le chant d'amour en totalité,
Au royaume céleste des bienheureux
***
Porte lui l'odeur de notre oasis,
Où nous venions gouter les fruits miel,
Entremêlés de mes gourmandes bises délices,
Qui s'offraient sur les lèvres de ma belle.
***
L'oasis est triste, les oiseaux muets,
Un vent méchant souffle sans trêve,
Mon cœur gémit dans un corps fluet,
Rongé par l'absence qui suce son rêve.
***
Regarde dans son œil si mon image y est,
Ou si elle est perdue dans sa mémoire ;
Roucoule mon nom à son oreille pour voir,
Une lueur naissante dans l'iris scintiller.
***
Mais je demeure là telle une palme sèche
Privée de l'arbre mère et de sa sève,
Pour servir de bois de feu qui la lèche,
Douleurs qui crépitent dans le vent qui se lève.
***
La nuit ne finit pas de lever ses voiles,
Même si l'aurore pointe à l'horizon ;
Mon soleil a déserté ma toile,
Sa touche ne rend plus les tons.
***
Mebkhout beghdad
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Si long poème mais si bien décliné... Je l'ai lu en écoutant Le Moulin de Yann Tiersen, et l'instant était magique. Bravo pour ce poème, Alfa, si doux et si touchant... "Il n'est oiseau qui sût voler Si haut comme un coeur peut aller." Mellin de Saint-Gelais. |
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