Le meddah : notre rhapsode
***
IL avait le geste vif et large
Sa voix entre douceur et rage
Prenait des poses sages
Quand le conte devenait prude ou osé
***
IL arpentait l'aire de son monde
Peuple d'oreilles attentives à la ronde
Qui captaient les mots de sa fronde
Les logeaient dans une mémoire abusée.
***
IL s'arrêtait, repartait d'un même pas
Mâchait ses paroles en rapides repas
Et rehaussait ses verbes bas
D'une couleur aux tons rosés.
***
Les histoires passaient à la file
D'ogres de fées, de héros en mille
Où la magie à coups de fil
Habillait les lieux en éden posé.
***
Le roi bradait pour sa biche
Son royaume à la terre riche
Et devenait manant qui triche
Pour l'amour d'un regard grisé
***
L'épée du guerrier étincelait
Au soleil par sa bravoure égalait
Les Dieux dans leur combat étoilé
Pour des déesses au charme dosé
***
Le jour défilait en contes
La foule ne voulait pas d'acompte
D'une histoire qui n'allait pas à son compte
Et maudissait tout amour blasé.
***
Les larmes de la belle devenaient
Sous le charme des mots recherchés
La rosée de l'aube qui étincelait
Sous la lumière des éclats irisés
***
Je me souviens de ces troubadours,
Qui semaient aux sillons des jours
Le rêve dans nos cœurs sourds
Le mal et le bien en fers croisés
***
IL me reste encore des brides
De ces contes dont les rides
Font la joie des enfants avides
Écoutant le pépé au regard avisé.
Mebkhout beghdad
Poème Précédent | Poème Suivant |
Divers à découvrir... | Poèmes de alfa49 au hasard |
Annonces Google |