Ce frère et cette soeur, sous une aube de bruine
Revoyaient les ossements de leur prime enfance
Leur maison bien aimée, sans s'attendre à ce chantier,ces murs de graffitis, ces fissures débordantes, sans rime!
Brindilles et nervures découpent le ciel
Pourquoi, étendue où les nuages rosis
Évoluent, languissants, es-tu restée sosie
De ton passé? Au dessus d'une cour moins fidèle
Poussière informe et languissante, creux francs
Reste d'un mur, chair de souvenirs, d'aventures
Préfabriqués, pelleteuses et, dans le futur
Un nouveau lieu de vie, semblable et différent.
Ainsi ces deux enfants, du moins dans le passé
Passaient. Sous prétextes hasardeux. Eux résolus.
S'étaient réunis, préhistoire ou crétacé.
Ce chantier? Notre maison d'enfance n'est plus!
Sable présent, sans l'oubli de l'enfance ôtée
Lui a déjà atteint l'âge de dix-huit ans
Son ainée déjà âgée de vingt, vient quitter
L'édifice sans penser à un contretemps.
Il faut passer par une poutre frémissante
Par un trou sablonneux, par les marteaux-piqueurs
Ceux qui, sans casque masquent un battement de cœur.
Partir, sans s'attarder, la mine souriante
En haussant les épaules et gardant le secret
Malgré les fondements, longtemps penser aux ruines
Sans rimes
Écrit par Zigzag
\"L\'art est un mensonge qui nous fait saisir la vérité\" Picasso
"Mon bonheur ne serait pas bien grand, si je pouvais dire combien il l’est… " (Beaucoup de bruit pour rien, Shakespeare) Catégorie : Triste
Publié le 09/09/2017
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Je comprends que l'enfance ne meurt pas tout à fait, il en reste des vestiges! Un beau poème à l'écriture exigeante! | |
banniange-deleted |
Votre écriture est toujours aussi fluide, j'aime beaucoup. Vous avez le chic pour nous raconter de belles histoires, ici une douce nostalgie à la vision de ce qui n'est plus... Ne jamais revenir sur de bons souvenirs, telle est la règle :) Merci ZigZag | |
grêle |
J'aime "brindilles, bruine, nervures", vous savez faire chanter les mots au sein de vos vers. Quel talent ! A votre avantage, je copiais (bien mal) les grands poètes, tout au plus... Vous, vous avez déjà un style sûr, à vous ! | |
jacou |
La première maison dans laquelle j'ai vécu à été démoli, oui il faut "partir, sans s'attarder, la mine souriante " merci pour ce poème ! | |
Eleidora |
Merci de ces commentaires, découvrir tant d'éloges me rend chaque fois plus heureuse. Banniange oui, il restera toujours des vestiges. D'ailleurs la maison "adulte" se reconstruit au lieu de l'enfance. Grele merci encore une fois, je raconte des histoires depuis peu (mes premiers poèmes étaient purement de scriptifs) et j'y prends plaisir. Jacou merci de ce constat/compliment concernant mon style, je me pose souvent la question. eleidora cela ne m'est jamais arrivé et je suis émue de voir que des gens se retrouvent dans ce que j'évoque. |
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Zigzag |