Ovide l'a écrit : mes vers se font bien rares.
Ovide n'est pas moi, mais j'écris rarement.
Me confier sur les riens, sur tous les sentiments
Sur tous les océans dont ma main est le phare
M'inspirer de tout, me lancer, me retenir
Éloge de l'ennui, tribune politique?
Poème appétissant? Mes idées de métriques
Au crible de l'action, sont censurées et pire
C'est comm' si à jamais ma main voulait se taire.
Ma bouche parle, s'exclame même, mais celle
Qui court sur un clavier a tu sa ritournelle
Ne saisit plus les mots, ne saisit que la terre.
Si tu n'as rien à dire, tais-toi, terre toi
Emmure toi vivant dans un silence en briques
Mais si tu es messager d'écrits acoustiques
Parle, parle à l'égo, vite, donne ta voix.
Ainsi, je me relance, et brisant ce silence
Je rejoue à compter les syllabes, et rimer
Chercher des métaphores, formules dorées
Bref, à me jeter dans le je, je recommence.