J'erre dans les abysses glacials, sans son
J'erre en grimaçant, et mes incisives grincent
Si grosses que ma gueule entrouverte se rince
Sur l'eau salée, infecte, aigrie comme un poisson
J'erre, misanthrope et affamée de carcasses
J'erre, sans essuie-glaces, luciole sur le front
En brasse ou papillon, je déplace ma masse,
Mes yeux vides, mon squelette, volumineux et rond
J'erre et ma lanterne indocile m'y assiste
J'erre, et mes yeux béhats suivent le fil débile
Plus laide que le poulpe, plus discrète qu'un krill
Même sans Wi-Fi, je ne viens pas en touriste
Quand ma gueule s'ouvre, dans un jour abyssal
C'est rarement pour vous chanter un générique
J'erre, repoussante, je me nourris, basique!
J'erre et muette ploie ma nageoire dorsale
Misanthrope créature inerte, affamée
Je suis pourtant l'une des seules à scintiller
(oui, lotte est plus élégant. Et non, je n'ai pas vraiment d'incisive...)
Écrit par Zigzag
\"L\'art est un mensonge qui nous fait saisir la vérité\" Picasso
"Mon bonheur ne serait pas bien grand, si je pouvais dire combien il l’est… " (Beaucoup de bruit pour rien, Shakespeare) Catégorie : Divers
Publié le 05/03/2018
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C'est bien pratique d'avoir sa loupiotte sur le nez, partout allant avec soi...lol. Cette drôle de chose marine, abyssale, qu'est la baudroie ! Brrr...je frémis d'un tel monstre, et pourtant la Nature dans sa bonté a distribué toutes les formes possibles d'être, alors j'accepte cet être "misanthrope", selon vos mots, dans le projet de la création. Merci Zigzag pour ce portrait et poème originaux, cette mise en abyme, en abysse plutôt... | |
jacou |
quelle peur intense quels mystères guturaux décrits... | |
romantique |