Varsovie ? Hameau ? Si le récit se situe
Où le conteur le place, le dessine, choisissant
Par nostalgie la version de ses parents
L'histoire reste la même, sous ce tronc abattu

Les charpentes réjouies par des rires enfantins
Berçaient, dès leur mariage, les sons des clarinettes.
Ils étaient inféconds, dix ans après la fête
Dix ans après ses danses, plus ternes chaque matin.

Orphelins d'enfants, fades vies, ils ne suivaient
Que la pâle solitude et son désespoir
Lèvres, qui, avant, s'embrasaient-comment le croire ?
Proféraient des insultes quand elles ne se fermaient

En larmes ils osèrent évoquer le divorce
Qui seul, briserait cette insipide atmosphère
Le rabbin déclara, devant parents et pairs
Qu'il fallait célébrer une fin qui s'amorce

Les noces semblaient simples face à ce festin.
Seuls les époux les préféraient à la brisure.
La femme, avant d'aller mener sa vie future
Devait emporter le plus précieux de ses biens.

L'homme, trachée sèche, s'éveilla d'humeur morose
Lentement, malmené, le lendemain matin.
La femme avait dû déjà choisir son butin
Il ignorait où il était, folie pour cause ?

« Pourquoi suis-je chez mon beau-père, tendre innocence ?
-Sourire de miel, c'était toi, le plus précieux. »
Ils s'embrassèrent sous les yeux malicieux
Du rabbin qui bientôt, fêta une naissance.