La « Cendrillon «
Aicha n'est pas venue hier à la jolie fête
Sa chaise est restée toute la soirée vide
Sa patronne avait la tête d'une bêbête
Se vantant de ses vils pouvoirs qui décident
C'est qu'à la maison le travail se multiplie
Des corvées incessantes qui courbent le dos
Poussières d'ennuis en amas sous les lits
Elle sera la dernière à faire dodo
Matin moral affaissé que déjà reprendre
Même pas un temps pour se voir au miroir
Pour se débarrasser les cheveux des cendres
Et palper l'invisible diadème noir
A la fin du mois passera son vieux père
Ce pauvre ignorant viendra chercher les billets
Pour qu'une exploitation plus vive s'acère
Le congé d'Aicha n'aura pas lieu en juillet
Le monde se moque du séjour en haleine
De la femme soumise à l'injure misère
Elle repart docile vers sa journée de peine
Dans la douleur des siens que seule elle gère
Cet esclavage ici n'a pas vraiment changé
Il a les traits du nom et le statut d'enfer
Pourtant une loi neuve est venue arranger
Et défendre la faible vivant dans l'amer
Ses essoufflements navrant s'entendent de loin
Mais imperceptibles d'immédiat entourage
Ce faux proche qui l'accable est un témoin
D'un marché inhumain servi dans une cage
J'écris en puisant dans les larmes asséchées
De l'enfance arrachée à sa noble montagne
Elle était libre de vibrer entre pêchers
Les pieds nus dans le précieux pays de cocagne
Écrit par Yuba
Si tu me demandes combien de fois
tu es venu à mon esprit Je reponderai une seule fois ... Car tu ne l'as plus jamais quitté Jalal-Eddine Roumi Catégorie : Social
Publié le 25/07/2019
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Tu dédies ton poème à la pauvre Aïcha, exploitée dès sa jeunesse, ce qui est plaie dans bien des lieux où des normes d'un autre âge sévissent toujours, par traditions mais aussi sous l'influence d'un ultralibéralisme débridé dont les lois sévissent partout. De ton poème magnifique émane une émotion pour son vécu qui est fondue avec tes vers, aussi je le place en favori car il m'a ému dans cette simplicité de conteuse que tu déploies. Luttons pour un monde plus juste par ses lois ! |
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jacou |
Oui j'en connais des "Aïcha", symbole de la femme battante et exploitée qui n'a qu'une vie de misère... il est fort ton poème Assia, il dénonce les abus tout en émotions et finesse, il m'a beaucoup ému... Merci ma belle pour ce manifeste poétique qui rejoint mes favoris ! Je t'embrasse :-) | |
grêle |
Je vous remercie infiniment Georges et Marine pour ces précieux commentaires , d'autant que l'histoire d'Aicha est vraie et n'est pas unique et mérite bien d'aller chez vos favoris . Au Maroc, la loi du code du travail vient de changer vers de meilleures conditions du travail des salariés, employés de maison avec: Un âge minimum Un salaire minimum une journée de repos hebdomadaire un mois de congé annuel L' interdiction du travail de nuit et une obligation d' affiliation à la sécurité sociale ...entre autres Mais je connais des maisons qui n'appliquent aucune de ses règles et qui mériteraient que je leur envoie mes collègues de l'inspection ...sans les prévenir ! |
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Yuba |