Entre elle moi, il n'existe aucun espace
Autre que celui qui m'envahit de ses lignes
La balade s'arrime en un « moutanafass »
Qui d'ensemble utile repart par joie de signes
Celle considérée de raison, en belle île
Se colle sans gêne au mien réseau maternel
Sans préambule se souviennent des « tahlil »
Écriture assise au banc qui effleure celle
Que je porte sur moi tel un sur habit
Tissé aux fibres serrées d' un tatouage
Veines indélébiles d' ode « chaabi »
Filles de pensées en adoptent l' héritage
Des impressions doublées au creux d'un miroir
En traits colorés sur la toile fendue d'Art
Visualiser à part serait dérisoire
Tant l'échange en souffles vient d'une même « dar »
Nul besoin de distinguer entre ici est là
L'origine du mot est d'un Conteur par flots
Convaincu que célébrer par cette « hafla »
Est manière d'unir le suc en divines eaux
En poésie en prose qu'importent les larmes
En moi tous les reflets en lettres édifiées !
Nos rencontres sont accomplies sur tes « kalams »
Que printemps a semé puis s'y laisse surfer
Chaque peur est une particule qui touche
Par l'oeuvre des cultes où le créatif élan
Dans l'idéal de son image est « taayouche »
Son message se traduit en sublime verlan
Le vent qui fait décliner des pins sur des ifs
Tient à faire cas des deux échos en retour
Avec la même farine qui fait les « raghifs »
Que se pétrit le sésame dans le coeur du four
C'est cet Ordre qui instille la limite, car
Annonce une supplique et n'en finit d'évader
Il y a en ce don de mots crées des « afkar »
En promesses d'intuition en neuve idée
Une seule vérité fait révéler ces âmes
Et leur permet de voir à travers les ramures
La confiance qu'ils font à leur bel « ilham »
Issu de deux livres à la même reliure
C'est la saveur du Temps en nous qui culmine
L'envie de nuancer le manoir de nos désirs
Celui que nous questionnons au long des « sinine »
Qu'Histoire perpétue entre pleur et plaisir
Moutanafass : Exutoire
Tahlil : Acclamation
Chaabi : populaire
Dar : maison
Hafla : Fête
Kalam : Paroles
Taayouche : Tolérance
Raghif : crêpe
Afkar : Pensée
Ilham: Inspiration
Sinine : Années
Écrit par Yuba
Si tu me demandes combien de fois
tu es venu à mon esprit Je reponderai une seule fois ... Car tu ne l'as plus jamais quitté Jalal-Eddine Roumi Catégorie : Poésie
Publié le 23/04/2019
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Magnifique poème qui m'a emmené loin...! Quelle chance tu as de posséder deux langues ! Tu as réussi l'exploit de faire rimer l'arabe avec le français, exploit notoire car si rare en poésie d'explorer des rencontres entre langues différentes ! Ça m'épate vraiment, et ça me donne une idée à exploiter, pour le coup... J'admire donc que tu aies mixé les codes, et je glisse dans mes favoris ton joli ouvrage. |
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jacou |
donc voilà ma famille encadrée quelle bonne idée nous allons les poser sur le buffet et alors nous verrons les ressemblances de nos traits les arabes se sont arrêtés à Poitiers et j'ai toujours eu de par mon physique des amitiés avec eux ??? et j'adore porter un foulard quant aux langues elles ont toutes un lien entre elles ici je retrouve calame qui chez nous est une plume quel poème riche en tous sens je voudrais connaître toutes les langues . |
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marinette |
@ Georges , mille fois mercis pour les superbes compliments dont tu me gratifies , la place au favoris pour ce poème important pour moi , ils me vont droit au coeur . Ce poème m'a été inspiré par une passionnante table ronde à laquelle j'avais assisté en marge du Printemps du Livre et des Arts de Tanger ; des auteurs magrébins d'expression française avaient débattu sur les "frontières "en écriture ... Ps : j'aime beaucoup ton nouvel avatar ; les quatre frères Jacou sont tous mignons mais j'ai ma petite préférence ...lol @ Marinette , en effet , nous voilà encadrés et c'est par pur hasard ...c'est fou ! Déjà les garçons du quadruplet Jacou se ressemblent beaucoup entre eux , quand à tes doigts de Fée de la poésie ce n'est pas qu'une simple métaphore mais une réalité, ta main enroulée de ce serpent est magnifique ! :) Merci aussi sur tout ce que tu dis sur les langues , je suis d'accord pour dire que les richesses diffusent de l'une à l'autre dans tous les sens et que l'essentiel de cette richesse nous reste encore imperceptible ... Grand merci à vous deux ! Bises :) |
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Yuba |
J'ai adoré apprendre tous ces mots nouveaux pour moi, et comme ils se fondent si bien dans la langue française. Vive la langue sans frontière qui puise dans la richesse des sens et des sons, pour notre plus grand bonheur de lecture ! Merci ma belle, il va dans mes favoris. PS. Savais-tu que le kalam me fait penser à kolam, le dessin que les hindous tracent chaque jour sur le palier de leur maison pour éloigner les mauvais esprits :) Peut-être ces mots ont-ils une même racine ? Cela est passionnant à étudier... Je t'embrasse :) | |
grêle |
Tiens ! Moi je n'en doute pas que ces mots ont la même racine , possible qu'elle soit d'ailleurs indou , perse ou carrément araméenne puisque de cette langue sont issues l'arabe , l'hébreu et surement d'autres ... Je te remercie princesse pour le choix de mettre ce poème à tes favoris , une belle reconnaissance qui me va droit au coeur ...et qui m'encourage à poursuivre dans ce sens! Je t'embrasse :) |
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Yuba |
Ton poème est une jolie arabesque elle m'a donné fringale du raghif ..:P Rani bghit lemsemen hakda :P Amitiés :) |
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Babel |
@ Babel , je viens de manger du "msemen " avec confiture d'orange :P Merci pour ton précieux commentaire ! |
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Yuba |
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