Deuxième voyage
Le mois de ramadan fini, j'ai quitté Fès et j'ai poursuivi ma route jusqu'à Alger, la vieille cité au destin impénétrable et surprenante , Alger, ville des neiges sous l'éblouissant soleil. Elle éclate de blancheur et de lumière.
Alger la blanche. Alger la barbaresque.
Sur la place de la grande mosquée, près du porche aux esclaves, j'ai animé une halqa* pendant un mois. J'ai fait la connaissance d'un autre conteur, un meddah* , qui me dit:
" Evite deux situations dangereuses. Ne fréquente jamais un trop puissant. Ne reste jamais en tête à tête avec une femme qui ne soit la tienne, même si ton intention est de lui commenter quelques sourate du Coran."
Fort de ce conseil, je quitte Alger, car le conteur n'aime pas la concurrence. Le conteur n'aime pas les conteurs.
Tayib Saddiki
Halqa : théâtre de rue , ronde ou épisode
Meddah: conteur ambulant
(A suivre)
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Écrit par Yuba
Si tu me demandes combien de fois
tu es venu à mon esprit Je reponderai une seule fois ... Car tu ne l'as plus jamais quitté Jalal-Eddine Roumi Catégorie : Citation
Publié le 26/02/2020
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Le conteur n'aime pas les conteurs, joliment dit ! Cette suite d'Orient nous transporte en une autre époque. L'écriture est fine et observatrice, merci du partage ! |
Ombellune  |
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J'aime beaucoup les conseils de ce conteur. C'est intéressant. Ne pas tenter la tentation. Merci de ce partage. |
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Je suis avec un intérêt toujours vif le voyage du conteur, y trouvant cette sagesse que j'aime tant. J'adhère pleinement au premier conseil du meddah qui dit de ne pas fréquenter de trop puissant. Merci beaucoup, Assia, pour ces partages issus de ta culture, c'est avec grand intérêt que je les lis, et avec grande impatience que j'attends la suite, car j'aime beaucoup les contes et apprendre d'autres cultures. Amicalement :) |
Matriochka  |
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Merci Assia de me faire voyager aux racines de ma mémoire, en cette Alger barbaresque, et de rendre aux conteurs justice, parce que longtemps la poésie circula grâce à eux, les gens aimant les histoires et étant illettrés aimaient être bercés et dormir debout, se soulageant du réel et apprenant de l'imaginaire bien des ficelles pour emballer leurs vies et en faire offrande aux cœurs aimés ! :) À suivre je pense, encore, avec plaisir... |
jacou  |
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Marine, Syntax, Matriochka et Georges, Vous me faites un immense honneur de venir commenter cette belle œuvre marocaine francophone qui figure parmi les classiques ... j'ai décidé de la publier en entier, et je vous invite à poursuivre les récits des 18 voyages effectués par le conteur Youness Errawi , parti de Marrakech à la recherche de sa Dounia , la belle aux sept grains de beauté ... Bises :) |
| Yuba |