"Je ne sais vraiment
Comment te dire Adieu..."

Il était mon ami, mon frangin et j'étais sa "p'tite soeur"...

Il n'a laissé ici aucun poème...
Mais tout plein de commentaires d'une rare générosité humaine et poétique .

Son avatar : Un immense cœur rouge!
Sa devise : Le cœur est le seul lieu que je connais où plus on y met du monde plus il y a de la place .
Son métier : Gérant d'une maison pour l'accueil des SDF.

Voici Un de ses fabuleux poèmes :

Les Poètes

Ils marchent les pieds nus, les mains chargées d'oiseaux
Et le vent s'époumone aux boucles des enfants,
La lune enfouit ses larmes aux cous de leurs taureaux
Pendant que la nuit noire abrite les amants.

Ils rient des mots d'amour en les jetant au ciel
Et le vent les emporte au delà des roseaux,
Les baisers qui les suivent ont la saveur du miel
Et l'horizon rougeoie, demain il fera beau.

Les poètes
Vont nu-tête
Et le chant des nuages habille leurs oublis.
Les poètes
Vont nu-tête
Et la main du hasard les dévêt dans la nuit.

Ils dorment à plein ventre au ferment de la Terre
Et le vent leur chantonne une berceuse ancienne,
Au mitan de leurs nuits coule une source claire
Où leurs rêves s'ébrouent en nages bohémiennes.

Ils se lèvent à l'aube et cueillent des baisers
A la rosée du pas de leurs femmes de vent,
Ébouriffant la soie de leurs ventres dorés
D'un chant très doux d'amour tout ourlé de serments.

Les poètes,
A tue-tête
Entonnent leurs demain de leurs pas accomplis.

Les poètes,
A tue-tête
Enfourchent leurs chevaux dans le soir qui s'enfuit.

Et moi qui ai trop peur du vide et de l'absence,
A tant les regarder défier les matins froids,
Il me vient des poèmes à hurler au silence
Avant que de mourir de n'avoir pas osé.

Et moi qui ai trop peur de ma main bien trop sage,
A tant les regarder tutoyer leur effroi
Il me vient des élans de traverser la page
Et de vivre au soleil ou bien de m'y brûler…

Jiaile

Jean-Luc Moulin

Adieu l'artiste ; Repose En paix