Adieu l'éternité !
Quitte à tomber,
Autant pourrir
Périr au temps
Donné.

Adieu l'éternité !
Je vis, je crie
Je pue, je suis
Ensanglanté
Je nais !

Adieu l'éternité !
Et la mer mêlée
Au soleil gicle
D'amour au sein
Du bleu vermeil.
(Du ciel)

Adieu aventures campagnardes
Musaraignes chétives hagardes,
Qui dans les greniers fournissent
Aux poussières les derniers grains de blés.

Adieu démons rieurs
Rougissant des frémissements de l'atroce candeur
Des drapeaux blancs qui s'érigent sur la boule bleue
Perçante,
A Dieu, à jamais
Le son de l'écho vague de l'éternité
Comme un candélabre que l'on a jamais allumé.

Adieu versets sataniques aux résonances du sable verdâtre
Que l'on a peint un peu trop vite sur des timides astres.

Adieu, Adieu,
Mouchoirs blanchis qui virevoltent sur le quai d'ici
Vous ne me reverrez pas de suite, il faudra attendre
Que s'écoulent les sabliers des temps des maudits.

Adieu trompettes angevines qui cachaient de l'amour en sourdine
Adieu coquillages anadyomiques, d'où naissent beautés et mérites !

A moi, corps et bras, pleurs et ébats
Chants, bruits, les corvées d'ici bas.

Et des champs entiers remplissent ma gueule de saveurs colorées.