(Réédité)
Ma joie disséminée en un hiver morbide
Qui m'intrigue à penser combien le Temps est lâche
Sa marche incomplète devant faire relâche
Sur mes affects ; à une vue triste et sordide
S'en ai retourné sans mot dire sur ses ponts
N'est-il vraiment rien de cher et qui correspond
À ce que mon cœur désire et puit conserver ?
De tant, j'ai jeté au loin ce qui paru rance
Par forfanteries, à mes folles espérances
Qu'aujourd'hui en mon cœur j'ai peine d'observer
Et ma souvenance, ce sac lourd et difforme
Qui épuise mon âme et recouvre mes sens
J'aimerais y retrouver au fond ma conscience
Qu'en vain, j'ai tant maniérée à rendre conforme
Quand le Temps reviendra, j'irai à ma fenêtre
Avant qu'il ne fasse de nouveau demi-tour
Alors, je lui crierai : Temps, toi qui m'a vu naître
Cesse à la vue de moi de prendre ces détours !
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Triste à découvrir... | Poèmes de Weedja au hasard |
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Magnifique lecture ! Le temps est un capricieux qui sait jouer de nos consciences ... Merci Weedja ! |
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Yuba |
Un poème qui évoque et touche à l'être intérieur, avec ce gros sac de mauvais souvenirs, parfois douloureux, que le temps nous attache, même contre notre vouloir. Et pourtant... nos folles espérances continuent de nous porter vers l'avant! Merci pour cette réflexion poétique sur le temps, que j'ai grandement appréciée. |
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Matriochka |
Je vous remercie également vous deux. Si le temps défait et nous contraint sans cesse, c'est probablement à nous de refaire et veillez à ce qu'il ne nous ensevelisse avant l'heure. |
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Weedja |
Des échos de Lamartine et de son lac, un ton avec ce tourment du temps qui impressionne l'âme sensible : le temps est ami et ennemi en même temps, la dialectique est de le vaincre avec ses propres armes, tantôt vaincu en larmes de désespoir, tantôt vainqueurs dans de brefs moments de splendeur ou bonheur d'être ! | |
jacou |
Merci pour ces mots et la référence Jacou. Le temps a peut-être plus d'écoute que l'on croit. | |
Weedja |
Quand le temps reviendra ... Ma souvenance, ce sac lourd et difforme ... J'aime vraiment ces mots, si riches de sens, qui font écho pour les premiers à Pierre de Ronsard : "Le temps s'en va, le temps s'en va, Madame. Las ! Le temps non, mais nous nous en allons." et pour les seconds à Jean Anouilh et à sa pièce "Le voyageur sans bagages" |
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Ombrefeuille |
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