Entre les nuages et la pierre,
Entre le ciel et les rivières
Entre la terre, la Lune et le Soleil,
Nos visages changent,
Nos visages se déforment,
Nos visages se reforment,
Pour une passion sans limite
Pour une raison sans mot,
Pour l'innommable édifice.

Dans les seins idylliques du fleuve,
Nous vivons tant que nous mourrons !
Ensemble dans les vieux, ensemble dans les jeunes,
Nous vivons, nous tuons, nous embrassons le monde,
Nageant sans fin dans les eaux troubles des destins !
Tout nous sépare, tout nous relie sans être vain,
Et pourtant jamais de vérité il y' aura à dire
Tant que le mensonge nous accablera,
Tant qu'elle nous obsédera,
Ils resteront de simples pensés et songes
Que jamais nous ne pourrons sentir !
Comme un souvenir hante les esprits
Sans pour autant exister...

Alors pour combien de temps encore ?
Pour combien de temps le fleuve chantera ?
Pour combien de temps le Soleil nous illuminera aux aurores ?
Dans son immense chaleur, dans son cœur ,
Quelle importance après tout!
Tant que la lueur de son Amour
A cet instant guide nos petits pas dans cette obscure clarté...

Car quand le feu brûlera toute chaire,
Quand les tempêtes détruiront les constructions empiriques !
Quand les arbres détacheront leurs dernières feuilles,
Quand les usines s'effondreront sous les typhons de l'éternel
Quand nos pas s'envoleront dans la poussière,
Quand les derniers rires, les derniers pleurs et les derniers peines
Quand tout çà Se fera ressentir dans le lointain,
Ce sera la fin de la Musique et de tout ses petits refrains !
Et la Danse, la grande Danse du tout repartira de plus belle,
Sous un autre souffle, un autre ritournelle, une nouvelle prose
A jamais, pour toujours, dans notre insondable métamorphose...