C'est une putain à la gueule d'ange
Qui passe sa vie dans l'impure fange
Isolée aux bois dans un vieux camion
Sans aucun plaisir elle vend son con
Adieu les chichis, seuls les billets comptent
Les zigues vidés s'en vont dans la honte
Quelques fois des coups pleuvent sur son corps
Blanche poudre l'aide à biffer son sort
Au logis miteux s'ébat sa marmaille
Son rêve pour eux : une vie qui aille
Elle est sous le joug d'un laid maquereau
Une belle ordure, un parfait salop
Les lois du pays, quelle hypocrisie !
Etat-autruche, lèche-bourgeoisie !
Elle en a assez de ces longues nuits
De ces types qui la bourrent d'ennui
De la peur, du froid, de la violence
Qui rythment, cruels, sa sombre existence
Comment s'en sortir ? Dettes sur le dos
Papiers confisqués, mari alcoolo…
Rouvrir les bordels : que le pouvoir ose !
Elle préfèrerait être en maison clause…
Ce ne serait point le doux paradis
Mais elle aurait moins d'entêtants soucis
Terminé le mac, bienvenue l'hygiène
Elle choisirait les hommes sans gêne
Dans un bâtiment en sécurité
Plus sereinement elle trimerait
Mais en attendant la pauvrette souffre
Et pense sans cesse être au bord du gouffre
Poème Précédent | Poème Suivant |
Social à découvrir... | Poèmes de Vermeil au hasard |
Annonces Google |
Un portrait sans fard d'une condition à laquelle des situations sociales difficiles contraignent parfois. La prostitution est une question qui n'est pas nouvelle, et qui perdure depuis très longtemps, et vous évoquez bien l'impasse à laquelle ces femmes sont confrontées. Merci pour ce poème qui fait réfléchir. |
|
Matriochka |
Bonsoir, Hommage à ces Femmes, qui pour Certaines n'ont pas choisi la Voix .. Offrir leur Con : Expression qu'on ne voit plus guère ( ou dans certains Bouquins éro .. ) Maisons Closes : cela reviendra t il avec Hygiène à la Clé, qui sait ? Lys-Clea |
|
Lys-Clea |
Un poème dont le lexique convient tout à fait au sujet, glauque et que vous traitez avec le réalisme et le courage qui sont de mise en poésie, un léger décalage dans l'évocation qui sans cela serait outrancière. Le sujet est tant délicat, si ancien, que je ne sais pas quoi en dire, car rien n'est pire que la prostitution au hasard des rues, et à la merci des proxénètes, mais les maisons closes assermentées étaient de véritables abattoirs des femmes... Bravo pour ce traitement d'un motif difficile avec les termes justes, Vermeil ! | |
jacou |
Merci Matriochka, Lys-Clea et Jacou. La prostitution est un sujet un peu tabou dans le débat public. La thèse abolitionniste est séduisante sur le papier mais il me semble que la réouverture des maisons clauses est une thèse plus réaliste et serait un moindre mal en comparaison de ce que souffrent les femmes isolées dans la rue. Encore faut-il l'organiser intelligemment pour ne pas qu'elles deviennent, pour reprendre les mots de Jacou, de "véritables abattoirs"... |
|
Vermeil |
C'est Marthe Richard qui a obtenu l'abolition des maisons closes, pourtant elle avait été elle-même prostituée et grâce a cela elle a pu épouser un homme riche qui l'a sorti de sa condition. Visiblement elle n'a pas pensé à celles qui n'ont pas eu sa chance. Je suis tout à fait d'accord avec la conclusion de ton poème. | |
TANGO |
Merci Tango | |
Vermeil |
Annonces Google |